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LA GUERRE DU RAIL

Vendredi 13 mai 2022 à 20 heures, se déroulait à CHAPAREILLAN, une réunion publique d’importance majeure pour notre village et ses environs :

« LYON-TURIN : BIENTÔT CHEZ NOUS ? ».

Près de 100 personnes se sont pressées dans la mezzanine de la salle polyvalente pour tenter de s’informer. Le CCLT avait tout prévu :

Une information complète et argumentée

Des panneaux affichant des cartes précises

Patrick BOURDAIS, président, retraçant l’historique de la lutte contre le projet

L’association « VIVRE ET AGIR EN MAURIENNE » témoignant de l’impact considérable occasionné par les travaux préparatoires à ce gigantesque chantier sur leur bassin de vie

Les meilleurs spécialistes invités à intervenir dont DANIEL IBANEZ, le lanceur d’alerte qui a dévoilé la grande aberration de ce projet de fret ferroviaire au coût pharaonique et qui, aujourd’hui encore, fait trembler les plus hautes autorités de l’état en dénonçant les atteintes à notre droit.

Croyez-vous, pour autant que la municipalité ait apporté son soutien à l’initiative. Hé bien non ! Martine VENTURINI, notre Maire, possède pourtant ce talent : Organiser de grandes réunions publiques dans la salle communale avec de gros moyens techniques et de bonnes conditions d’accueil des habitants… Rappelez-vous, en 2014, le grand raout sur le budget communal et la prétendue ruine de la commune, rappelez-vous aussi la grande messe du PLU ! « …Les réunions publiques… Elle sait y faire ! » Comme on dirait dans le vignoble.

Mais là : Rien !

On attribue au CCLT une salle de réunion trop petite, prétendant que la grande salle est occupée (bureau de vote laissé en place sur une partie de la salle pour les élections législatives) alors que les 300 m² disponibles auraient permis aux habitants d’être moins confinés.

On met à disposition 40 chaises prétendant que les locaux de stockage du matériel sont inaccessibles.

Au passage on piétine toute considération des normes de sécurité d’accueil du public (près de 100 personnes dans un local habilité à en recevoir 50). Quant aux précautions qu’il nous faut bien encore observer face à cette pandémie qui n’en finit pas, on s’assoit dessus avec la lourdeur de larges fesses !

Bref ! Dans la droite lignée des saboteurs du rail de notre histoire locale (opposants au tramway fin 19 ème, résistants de 39/45 souhaitant freiner la progression de l’ennemi…), notre municipalité s’est illustrée vendredi 13 mai 2022 à 20 h dans un douteux exercice dont elle a le secret :  » Comment saboter une réunion d’information sur le projet ferroviaire de LYON à TURIN sans que ça ne se voit ? « . Ou plus précisément :  » Comment faire croire aux habitants de Chapareillan qu’on se préoccupe de leurs problèmes alors qu’on est engagé politiquement au conseil régional dans des projets néfastes à leur bien-être et à leur santé « .

Faut-il rappeler, en effet, que le conseil régional Auvergne Rhône Alpes est favorable au LYON TURIN (ainsi qu’aux usines de méthanisation !) ?

Faut-il rappeler également que notre maire siège à la commission transport de la région ? Surement une manière d’affirmer « la volonté d’aller encore plus loin » exprimée dans l’édito de sa profession de foi lors des dernières élections municipales.

C’est dur de faire de la politique ! S’engager aux côtés de Laurent WAUQUIEZ, qualifié de leader de la droite dure par l’ensemble des commentateurs politiques, alors qu’on a prétendu (toujours dans la même profession de foi de 2020 que je conserve sur mon chevet !) « …apporter une énergie nouvelle sans parti pris politique. ». A la force de bluffer les électeurs on finit par s’asseoir entre deux chaises, ce qui ne constitue pas la position la plus confortable qui soit !

Croyez-vous que la réunion d’information sur le LYON-TURIN ait « capoté » pour autant… Eh bien non ! Le public fût nombreux (debout, transpirant dans la moiteur, mais nombreux !), les intervenants furent soit convaincants soit brillants, les personnes présentes furent enfin informées sur l’inutilité du projet de fret ferroviaire (l’aménagement des lignes ferroviaires existantes serait tout aussi efficace et bien moins coûteux), l’immobilité des politiques face à la prégnance des lobbies économiques, l’aberration économique laissant penser à des montages d’enrichissement douteux pour ne pas dire maffieux.

Bref ! Voici donc engagée une véritable « guerre du rail » dans laquelle les citoyens n’auront que leur courage et leur capacité à s’unir à opposer au rouleau compresseur économique.

Jean-François RICCI

LE PEUPLE ET LES GENS

J’évoquais, il y a peu, les élections présidentielles avec un ami de cinquante ans (pas son âge mais bien la durée de notre amitié…Il y a des gens d’une abnégation !). Nous débattions sur son intention de voter pour le président sortant. Ses arguments étaient : « J’ai eu droit à une paire de lunettes gratuite, je ne paie plus de taxe d’habitation, mon mode de vie me convient, etc., etc. ».

Cet excellent ami fait partie des gens.

A notre table, ce soir-là, siégeait un autre ami de cinquante ans (encore un être persévérant) qui à son tour clamât plutôt son soutien sans faille à un candidat de gauche (un vrai !) pour la raison cette fois-ci qu’il y avait trop de pauvres, de chômeurs et de sans-abris en France et que les milliardaires s’enrichissaient honteusement au détriment de la planète et de la plupart des humains, etc. etc.

Ce formidable ami là fait partie du peuple.

Je fais cette différence entre les gens et le peuple : Les premiers se consacrent à leur vie personnelle sans pour autant négliger  d’être éventuellement solidaires et en empathie avec les malheurs du monde. Les seconds bâtissent au sein de leur propre existence un véritable projet collectif conjointement à leurs vies personnelles, le progrès social ne devant laisser personne sur le bord du chemin.

Fins observateurs vous pourriez être aussi. Il suffit pour cela d’essayer de déterminer votre appartenance au peuple ou aux gens… Et faire de même avec vos voisins et diverses connaissances. Je m’y emploie souvent. Il m’arrive, par exemple, de saluer un presque voisin qui vante les mérites de Marine LE PEN à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Je serais curieux de savoir quelle est sa position d’aujourd’hui sur la candidature d’Éric ZEMMOUR. Vous savez ce candidat fascisant dont on pensait qu’il allait diviser l’électorat d’extrême droite mais qui n’a fait qu’aménager un boulevard pour le second tour à la candidate du Rassemblement National, tant il fait peur ! Eh bien ce voisin il fait partie du peuple car le projet politique de l’extrême droite peut impacter la nation dans son ensemble. C’est un véritable projet de société raciste et xénophobe qui est proposé. Mais il se peut aussi que ce voisin fasse partie des gens dont l’horizon idéologique se limite à leur pas de porte. Lorsqu’il participe à une manifestation contre le vaccin et le PASS sanitaire en criant « macron assassin ! » ou « France = dictature », là, il fait bien partie des gens lesquels n’ont pas conscience qu’une campagne de vaccination est un vrai projet collectif de lutte contre la pandémie. Il rejoindra peut-être aussi ceux qui n’iront pas voter dimanche, ce qui serait un comble en démocratie quand on a hurlé à la dictature dans les rues.

C’est compliqué tout ça hein ! Mais persistez, vous verrez, ça en vaut la peine !

J’ai un autre presque voisin communiste celui-là. Il déplore bien sûr que la gauche  n’ait  pas un candidat unique et que les appareils politiques n’aient pas su s’entendre. Il m’a dit hier qu’il n’avait plus besoin des partis politiques pour faire l’union de la gauche et que c’était au peuple de la faire. Du coup, il votera pour Jean Luc MELENCHON car il préfère avoir un vrai choix « droite/ gauche » au second tour, un vrai débat sur l’écologie, les retraites, le pouvoir d’achat plutôt qu’un « non-choix » entre droite et extrême droite, voilà ce qu’il veut ce presque voisin communiste…Eh bien lui, il fait partie du peuple aussi !

Que nous soyons du peuple ou des gens n’est pas un problème majeur tant que notre démocratie n’est pas menacée… Oui mais voilà qu’elle l’est, menacée ! Par l’imminence de l’accès au pouvoir de l’extrême droite d’abord, mais aussi, et c’est là le plus grave danger par l’AUTRUCHISME.

L’autruchisme consiste, par exemple, à refuser tout débat sur le devenir de notre projet collectif (pratique funeste très répandue dans notre commune) comme les autruches plongent leur tête dans le sable lorsque se présente un danger. Pensez-y dimanche, si vous allez voter ! La planète gravement menacée par le réchauffement climatique, la guerre, les inégalités sociales… On s’enfouit la tête dans le sol ou on jette un œil aux différents programmes des candidats ? On fait partie des gens ou du peuple ?

Jean-François RICCI

Les faibles d’esprit de la République :

La lecture de l’excellent blog « CHAPAREILLAN INFO » peut, au-delà des informations objectives qu’ils nous prodiguent, nous donner de puissantes irruptions cutanées. Avez-vous lu les déclarations inouïes de Martine VENTURINI, maire de Chapareillan, lors du conseil municipal, le 24 mars 2022 ?

Responsables associatifs et diverses âmes républicaines s’abstenir ! Ce que vous allez lire peut vous faire beaucoup de mal.

La municipalité « touche le fond » par la voix de son Maire (en a-t’elle jamais été vraiment éloignée ?). La dite déclaration retranscrite par « CHAPAREILLAN INFO » au cours d’un débat provoqué par les questions des élus d’Alternative Chapareillan (minorité municipale) sur la baisse des subventions aux associations de la commune aurait été :

« Le but des associations c’est quand même bien de gagner de l’argent non ! »

Eh bien non ! Madame le Maire, le but d’une association ne peut être en aucun cas de « gagner de l’argent » car ceci serait contraire à la loi. En effet toute association régie par la loi du 1er juillet 1901 ne peut avoir de but à caractère lucratif. La préfecture retoquerait instamment tout statut d’association qui claironnerait sans crainte du ridicule : «  Notre but est de gagner de l’argent ».

Voyez-vous Madame le Maire, les citoyens qui fondent des associations pour différents buts à caractère collectif et social savent cela car ils prennent la précaution de se renseigner sur la législation en vigueur avant d’engager leur responsabilité. La totalité des associations de notre village comme toutes les associations de France d’ailleurs, ne peuvent en aucun cas se constituer avec comme but « gagner de l’argent ». Les uns se regroupent pour permettre à tous les enfants du village de découvrir un sport ou un loisir, les autres organisent des animations, il en est même qui ont initié, grâce à la mobilisation associative, de grands services communaux comme la garderie, la crèche, le restaurant scolaire, la gestion de l’alpage, etc.

J’imagine le choc que peuvent provoquer de telles paroles si elles parviennent aux oreilles de bénévoles ayant consacré une grande part de leur vie, pour ne pas dire l’essentiel de leur existence, à l’animation du village, la pratique d’un art martial, l’organisation d’évènements culturels, le don du sang et tant d’œuvres collectives humaines. S’entendre qualifier de collecteur de fonds cela doit faire mal.

Comment peut-on, après 8 années de mandat (élue en 2014, réélue en 2020) prononcer de telles inepties en plein conseil municipal ? Est-il admis d’ignorer à ce point un principe républicain fondateur de toute notre vie sociale lorsqu’on est sensé assumer une telle responsabilité?

La France d’aujourd’hui madame, que vous le vouliez ou non, s’est bâtie sur des principes d’égalité, de fraternité et de liberté dont la liberté majeure de pouvoir se constituer en association et d’acquérir grâce à la loi 1901 une reconnaissance juridique.

Sans la connaissance de cette histoire-là, Madame, vous plongez la commune dans l’obscurantisme. Mais il est vrai que depuis 2014 votre action dans le domaine associatif et l’exercice de la démocratie ne me semble guère inspirée par l’esprit de la république.

Jean-François RICCI

Les rendez-vous manqués

L’urbanisme est une science se rapportant à la construction et à l’aménagement harmonieux des agglomérations, villes et villages. La couleur des toits et des façades, la largeur des routes et des trottoirs, les arbres publiques…etc. Notre environnement se matérialise à la faveur de ce qui est défini dans un code et de ce qui est convenu dans les plans locaux d’urbanisme, les fameux PLU. L’ensemble de ces règles répond à un principe d’ordre moral comme l’ensemble des lois républicaines : L’intérêt général.

Sans opposer l’intérêt général aux intérêts particuliers, il arrive toutefois que des pétitionnaires se sentent desservis par les règles d’urbanisme. Il arrive aussi que les intérêts privés en bénéficient largement sans que pour autant la loi ne soit violée. Prenez le cas de notre village où « fleurissent » de nombreux lotissements et plusieurs projets immobiliers : « C’est pain béni », aurait dit l’une de mes grand-mères, pour les propriétaires de terrains constructibles, les promoteurs et les constructeurs. Quid de l’intérêt général ? Mis à part l’heureux fait d’accueillir de nouveaux habitants et donc de nouveaux contribuables.

C’est là que se situe toute la difficulté pour un service d’urbanisme :  Veiller au respect des règles et à l’intérêt général, ne pas céder devant l’appétit des pétitionnaires. Il faut pour cela, dans les communes des équipes engagées pour la défense de la cause collective, élaborant des plans d’urbanisme cohérents et soucieux de l’avenir du village.

Ce petit préambule me permet de vous raconter comment notre commune a manqué des rendez-vous importants au cours de ces derniers mois. Deux points noirs pour la sécurité de la circulation dans le cœur du village auraient pu être effacés si notre adjoint chargé de l’urbanisme avait été vigilant (rappelons ici que toutes les commissions municipales ayant été supprimées en 2014, les élus référents se retrouvent seuls face à une réalité qui peut les dépasser).

Ces deux points noirs pour la sécurité des chapareillanais sont :

L’accès à la rue des GIRARDS depuis la rue du CERNON.

L’accès à la rue de BELLECOUR depuis la rue des BLARDS et depuis la rue de l’EPINETTE.

En ces deux secteurs, des maisons se sont vendues. La commune aurait pu user de son droit de préemption, envisager d’aménager l’accès au quartier des GIRARDS et sécuriser la circulation dans la rue de BELLECOUR.

Dans les deux cas, il s’avère que de nouveaux projets immobiliers sont affichés. A la vue des difficultés de circulation existantes dans ces deux quartiers, on se demande bien ce qui se produira lorsque tous ces nouveaux logements seront occupés, sachant que l’on compte souvent deux véhicules par foyer.

Dans le second cas, plus précisément, on se demande pourquoi la sécurité des écoliers et des parents d’élèves (dont de nombreuses « mamans à poussettes ») n’a pas été prise en compte. Les uns et les autres continueront de raser les murs dans l’espoir d’éviter d’être renversés pas le bus scolaire ou accrochés par tout autre véhicule se jouant des sens interdits. C’est un traitement incohérent réservé à cette école privée qui bénéficie par ailleurs de largesses budgétaires communales suscitant la controverse.

Il me parait important de lancer, une nouvelle fois, l’alerte sur ce manque de vigilance (ou de travail ?) déjà constaté depuis la première élection de Martine VENTURINI. On gère bien le quotidien certes mais on obère gravement l’avenir de notre collectivité par manque de clairvoyance (ou par manque de courage face aux intérêts particuliers). Attendons-nous d’ici à quelques années à devoir payer chèrement les conséquences de ces rendez-vous manqués.

                                                                                                                      Jean-François RICCI

L’année des vigiles, conte :

Assis sur le tronc d’un arbre abattu, un homme pleure en silence. Le dos courbé, les coudes sur Les jambes, le visage enfoui dans ses deux mains, il sanglote dans l’indifférence des chalands foulant la voie pavée qui mène au château.

Parmi les passants de ce jour de marché, une jeune passante s’émeut, ralenti son pas, hésite… Puis s’approche :

« – Monsieur ! Ça ne va pas ? Vous avez besoin d’aide ?

L’homme lève alors vers elle un regard clair noyé de larme :

« – Ce n’est pas moi qui ai besoin d’aide, mademoiselle, mais plutôt vous ! Quel âge avez-vous ?

– Vingt ans répond-elle

-J’ai eu vingt ans lors de l’année des vigiles et voyez-vous, charitable demoiselle, depuis cette année- là, je pleure sur la bêtise humaine !

-L’année des vigiles ? Mais de quoi parlez-vous ? « 

L’homme renifle, essuie son nez avec un grand mouchoir à carreaux sorti de sa poche et raconte alors :

« – On dit de l’humain qu’il est le plus redoutable prédateur n’ayant jamais existé sur terre. Quel être vivant, en effet, a-t ’il une telle capacité de nuisance et de destruction que l’homo sapiens ? Cette domination sur le monde devrait donc nous conférer une certaine placidité. Nous devrions, tous, nous sentir en sécurité. Hé ! bien non ! Il n’y a pas, sur terre, d’être plus soucieux d’échapper à la prédation que nous. Nous avons peur d’un rien, nous tremblons devant le moindre risque même s’il n’y a nulle menace. Imaginez un ours sursautant à la vue d’un écureuil… Un loup détalant devant un lapin des neiges… Ou encore un bœuf ayant peur d’une souris ! C’est inconcevable ! Et pourtant nous sommes comme ça, nous les humains … Des pleutres !

L’année de mes vingt ans a vu, dans notre petit royaume, l’apogée de cette peur. Les gens craignaient d’être volés, agressés, détroussés. Les femmes n’osaient plus se promener seules, les hommes s’épiaient les uns les autres, toutes sortes d’animaux de défense barraient les portes des maisons, chiens d’attaques, cochons malodorants, oies tonitruantes, tout était bon pour signifier qu’on était vigilant. On soupçonnait même chacun de se pourvoir en armes en grand secret.

Il faut dire qu’un système d’alerte, mis en œuvre par notre souveraine, la reine SARDINE, n’encourageait pas la sérénité tant circulaient, de bouche à oreille, tous types d’avertissements contre toutes formes de menaces, dont on pouvait douter qu’elles soient toutes fondées sur des faits réels !

Des plaintes parvinrent à la reine, elle-même fortement autoritaire et présentant à ses sujets une image protectrice. Elle se devait de répondre à ces doléances sous peine de passer pour un être faible, ce qui aurait nuit à sa notoriété. Sans réfléchir plus avant, comme de coutume chez bon nombre de souverains, la reine, s’enquit auprès d’un marchand de passage de la solution la meilleure. Flairant la bonne affaire, le commerçant conseillât l’édification, sur le pourtour de la ville, de petites tours de pierres au sommet desquelles on demanderait à des habitants de se jucher pour surveiller les alentours (note de l’auteur : un peu comme les tours génoises de Corse). Chaque famille aurait à fournir de la main d’œuvre à tour de rôle, gracieusement bien-sûr, pour le bien commun prétendrait-on. Les abords de la ville seraient épiés en permanence, de jour comme de nuit, les guetteurs donnant l’alerte à la moindre menace, renseignant même les forces de l’ordre sur tout évènement inhabituel.

Ainsi débuta l’année des vigiles.

Les tours furent bâties à grand frais, prioritairement aux emplacements d’où les prétendus dangers pouvaient survenir. Les budgets explosaient mais il fallait rassurer le manant « coûte que coûte » !

On format les habitants volontaires à regarder au loin, la main posée horizontalement contre le front pour se protéger les yeux des éclats du soleil ou des lueurs de la pleine lune… Comme les vigies des anciens bateaux à voiles. La vigilance s’instaura, on barricada les portes, Les commerces en verrous, judas et cadenas prospérèrent. Croyez-vous pour autant, Mademoiselle, que la peur disparut ? Eh bien non ! La peur persistait et voici pourquoi :

Se sachant protégés par ce nouveau dispositif, les gens dormirent enfin sur leurs deux oreilles. Mais pas pour longtemps. Il y a, en chacun de nous, de bas instincts issus des temps préhistoriques où l’humain ne pouvait sommeiller sereinement sans prendre le risque d’être dévoré par un prédateur. Malgré la surveillance, on recommençât rapidement à s’inquiéter. On se méfiait des autres mais, fait nouveau, on se méfiait aussi des nôtres, de nos propres vigies :

« Untel a-t ’il pris son tour de garde ? Celui-ci sera-t ’il suffisamment attentif ? Tel gros dormeur réussira-t ’il à rester en éveil ? »

Pris de doute, les gens se mirent à surveiller les vigies.

Les vigies, quant à elles, ne voyaient rien venir au loin. Le royaume vivait en paix, entretenant d’étroites relations avec les seigneuries voisines. Les geôles du château regorgeaient de voleurs de pommes. Nous vivions en paix. La méfiance des gens, se faisait pourtant sentir comme l’odeur fétide de la sueur. Du haut de leurs tours de pierres, les vigies se retournèrent alors vers la ville, cessant de scruter l’horizon d’où rien ne venait pour se mettre à surveiller ceux qui les surveillaient. Les gens, du coup, s’angoissèrent plus encore. Que voyaient les vigies ? A qui rendaient-elles compte de ce qu’elles voyaient ? Aux forces de l’ordre ? Aux membres de la cour ? A la reine ? Toutes les petites habitudes plus ou moins proprettes devenaient compromettantes : épluchures de légumes jetées au ruisseau, feu de branche allumé au fond du jardin, mixions matinales soulagées contre un mur, crottes de chiens laissées sur le bord du chemin… Tout acte de la vie quotidienne devenait culpabilisant. La situation devenant insoutenable, il fallût bien se plaindre de nouveau.

N’osant braver le courroux de la reine, à trop mettre en doute le bien-fondé de ses décisions, on fit appel au conseil des anciens. Constituée de notables et potentats, cette assemblée n’avait pas de pouvoir politique. En vérité, elle était plutôt destinée à apporter un peu de respectabilité à la vitrine royale entachée de clanisme et de népotisme. Les anciens, convoquèrent une réunion plénière et débattirent tout en saucissonnant et sirotant le nectar local. A l’occasion de la fête du solstice, ils rendirent sur la place publique, en présence de la reine, de sa cour et du peuple, une sentence étonnement intelligente, tant on n’en attendait pas tant d’eux :

« – Les humains ont peur de leurs propres turpitudes » dirent-ils.

Et ils proposèrent : « On éloigne bien les oiseaux pilleurs de grains à l’aide d’épouvantails, plaçons donc sur les tours de pierres, des mannequins de bois recouvert de vieux vêtements, faisant illusion. Cela sera dissuasif et les habitants cesseront, alors, de se méfier les uns des autres ».

(Nouvelle note de l’auteur : On parsème bien, aujourd’hui encore, nos villes de caméras de surveillance dont on a prouvé l’inutilité !).

La reine visiblement courroucée : « – Des épouvantails ! Mais vous plaisantez ! Pourquoi pas GUIGNOL et GNAFRON (N-ième note de l’auteur : Célèbres marionnettes lyonnaises) ? On n’est pas au cirque quand même ! La sécurité de mes sujets c’est du sérieux ! Il y a une vraie menace que diable ! »

Un ancien, un peu plus hardi que les autres : « – Menace ! menace !… On n’est quand même pas dans les faubourgs crasseux de quelques ports de méditerranée, pas plus que dans les bas-fonds environnants nos plus grandes cités ! Faut pas exagérer ! »

La reine, en aparté à l’adresse de sa cour : « – Eh bien si ! justement ! Il faut exagérer ! Mettre la pression sur mes sujets, créer l’illusion de l’insécurité puis les rassurer après leur avoir bien fichu la frousse ! C’est comme cela qu’on évite les révoltes ! ».

C’est alors qu’intervint un membre de la cour un peu rustre, plus connu pour son verbe brutal que pour sa finesse d’esprit et qui semblait se réveiller d’une petite somnolence accidentelle et passagère comme il en avait l’habitude : « Y a qu’à embaucher des mercenaires ! » éructa-t-il !

La remarque stupéfia l’assemblée mais comme aucune autre idée ne fût émise, on l’agréa. On décida de ne plus recourir à la main d’œuvre bénévole locale et on recruta des vigiles. Des hommes en noir, venus de l’étranger, embauchés à grand frais, prirent position autour de la ville. Se satisfaisant d’ombres furtives et anonymes juchés sur les tours de pierres pour conjurer leurs peurs, les gens cessèrent de se plaindre. Quelques mois plus tard, la reine fût acclamée et remerciée par le peuple ébahi, illustrant misérablement ce que PLATON démontrait déjà 400 ans avant Jésus CHRIST dans « l’allégorie de la caverne » : « Les hommes vivent dans l’illusion. Seul le philosophe, libéré de l’opinion et du vraisemblable, accède et contemple les Idées intelligibles ».

« – Voilà pourquoi, Mademoiselle, depuis ce temps-là, je pleure sur la bêtise de ceux qui nous dirigent et surtout de ceux qui se laissent diriger de la sorte. Je n’aurai, je pense, pas assez de larmes en moi pour effacer le souvenir de l’année des vigiles. ».

                                                                                                       Jean François RICCI, conteur

Un si bel écrin qui pue tant

Il suffirait donc que l’état décide de l’implantation de 10 000 usines de production de gaz méthane en France, afin de se libérer du dictat international de l’approvisionnement en gaz (épuisement des ressources, spéculations, géostratégies, etc.) pour que notre village s’apprête à subir ce que de nombreuses communes françaises subissent déjà : Odeurs d’égouts, épandages de digestats contenant divers déchets, pollution de cours d’eau et de nappes phréatiques, etc.

Il suffirait aussi que l’implantation d’une unité de méthanisation se projette pour que les citoyens s’intéressent aux énergies fossiles, à leur épuisement et aux alternatives pour les remplacer. Pétitions, rassemblements, vives discussions dans les chaumières… Immanquablement les boucliers se lèveront contre les mauvaises odeurs, les épandages douteux et les probables atteintes à la qualité de l’environnement.

Ces agriculteurs, prêts à produire de la matière fermentescible plutôt que de la nourriture et qui soutiennent cette filière énergétique, seront-ils à nouveau confrontés aux résidents soucieux de leur qualité de vie et leur bien-être comme ce fût le cas, à Chapareillan et ses environs, face à un funeste projet de porcherie industrielle dans les années 80 ?

Tous, pourtant, dressent de semblables étendards verts. Les uns prétendent agir pour l’environnement en innovant pour des énergies nouvelles (le gaz méthane issu de la fermentation de déchets), les autres doutent sérieusement des vertus de ce type de projet du fait des nuisances occasionnées.

Le débat est tronqué et c’est pour cela qu’il n’y aura pas consensus !

D’un côté, nous avons un monde agricole qui cherche à vivre de son métier, la production de matières fermentescibles représenterait un solide complément de revenu. Nous avons aussi et surtout des entrepreneurs investissant dans une usine à des fins mercantiles avec le soutien de l’état. Cette agriculture-là a-t-elle démontré jusqu’à présent son implication dans la protection de l’environnement ?

D’un autre côté, nous avons les habitants des villages environnants concernés par les odeurs et les risques industriels, se levant tous les matins en admirant les montagnes et les forêts, respirant le bon air du Haut Grésivaudan, écoutant le chant des oiseaux. Cette population agit-elle sérieusement pour palier à l’épuisement des ressources  naturelles ? Entend-elle les appels de Pierre RABBI, chantre de la modération et de tant d’autres scientifiques et lanceurs d’alertes ?

Car si l’on a besoin de produire du gaz, c’est bien parce qu’on le consomme !

Il faudrait donc qu’un débat public s’instaure, que tout l’intérêt ainsi que toutes les conséquences d’une telle installation industrielle soient exposés. C’est ce qui a été fait lors d’un récent conseil municipal dans la commune de Portes de Savoie. Ce n’est pas, en revanche, ce qui s’est produit à Chapareillan. Là, fidèles à un fonctionnement autocratique en vigueur depuis 2014, Madame le Maire et sa municipalité ont donné un avis favorable à la méthanisation industrielle sur un territoire très proche du notre, en toute discrétion, sous la pression et l’influence d’un maire-adjoint concerné et impliqué dans le projet, resté dans la salle de délibération alors qu’il ne participait pas au vote. Les arguments et contre arguments n’ont pas été exprimés, le débat démocratique n’a pas eu lieu, la municipalité a encore trahi une promesse électorale : « …Chapareillan est un écrin magnifique que nous souhaitons préserver… » (Editorial du programme électoral 2020 de Martine VENTURINI).

L’écrin risque de révéler une salle odeur plutôt qu’un bel éclat !

L’histoire se répète

Les plus jeunes d’entre nous ainsi que ceux qui vivent à Chapareillan depuis moins de 20 ans vont vivre l’un de ces évènements historiques pour le village qui restent gravés dans les mémoires.

Il y un peu plus de 20 ans, en effet, on apprenait par indiscrétion qu’un permis de construire venait d’être accordé par le Maire de l’époque pour la construction d’une porcherie industrielle de 6000 porcs sur notre territoire communal.

Un tract anonyme fut bientôt jeté dans nos rues dénonçant le projet et jetant le doute sur la compromission de plusieurs élus. Il n’en fallut pas plus pour déclencher un vrai mouvement de protestations dans la population et provoquer dans les mois qui suivirent un changement de municipalité lors des élections municipales de 1989.

Heureusement pour nous et notre village ce projet a été abandonné.

Voilà que l’histoire semble se répéter. Une récente délibération de notre actuel conseil municipal a donné un avis favorable à la construction d’une usine de méthanisation, proche de nous, sur la commune de Portes de Savoie. Même type de majorité municipale (vous savez ce genre de candidats soient disant apolitiques et qui s’engagent, une fois élus, dans des politiques extrêmes), un maire adjoint, agriculteur, impliqué dans le projet, une désinformation du conseil municipal, un manque total d’information auprès de la population, etc. Bref ! On se croirait revenu dans les années 80 !

Les Chapareillanais d’aujourd’hui sauront-ils se mobiliser autant qu’hier, pour sauvegarder notre qualité de vie ? Un avenir très proche nous le dira. Mais il est quand même troublant qu’une municipalité s’engage à favoriser un projet de cette sorte alors qu’il est évident et déjà maintes fois démontrés que les nuisances pour notre région seraient énormes. Est-ce, là, ce qui vous a été promis lors des dernières élections municipales par notre Maire (brillamment réélue avec 65 % de vos suffrages) ? Où avez-vous été grugés pour des intérêts particuliers dépassant le bien commun constitué par notre cadre de vie ?

Jean-François RICCI

Je reviens,

Je reviens d’un long voyage qui a duré quatre ans, dans un monde où l’on sait de quoi l’on meurt mais pas quand, ni vraiment comment. On y lutte pour vivre même si la partie est perdue d’avance. On dit « ça va ! » alors que ça ne va pas. On se perd dans les remèdes et les médications, on maudit ceux qui en ont décidé les noms. On cherche la formule, le bon cocktail, qui doit atteindre le mal sans trop détruire le corps qu’il envahit. On ne trouve pas. Alors, on apporte à l’autre de l’amour parce qu’on n’a que ça et que cette source-là est inépuisable.

Je reviens d’une marche au long de grands couloirs. On y croise un peuple entier, vêtu de blouses blanches. Des gens qui courent, qui rient, qui réconfortent, qui soignent même quand ils ne peuvent pas guérir. C’est dans ce monde-là que s’expriment les vraies valeurs : Le soin, l’attention, le dévouement, la compassion… L’humanité quoi !

Je reviens de loin et je m’informe, radio, télé, Je veux savoir comment vont les autres : Cadeaux de noël, séjour au ski, vaccin, virus, politiques et polémiques… C’est dans ce monde-là qu’il me faut vivre sans elle ? Ou repartir ? Partir pour un vrai voyage, traverser la mer, gravir la montagne, sillonner la route, inspirer à pleins poumons la liberté retrouvée, la fin de la longue veille. Je veux voir, pour elle, les plus beaux paysages, rencontrer les gens qu’elle aimait, les étreindre et puis leur raconter comment l’amour, l’amitié, la tendresse ont eu raison du martyre de la fin de sa vie, pleurer encore, à gros sanglots, alors qu’on n’a plus de larmes.

C’est dit, je repars

LA GLOIRE DES PETOCHARDS

Madame la Maire de Chapareillan réalise, enfin, l’un de ses projets électoraux et il se trouve des râleurs pour protester ! Une promesse électorale plébiscitée par 65% des électeurs (tous majeurs, adultes et responsables, à priori) lors des dernières élections municipales et voilà les contestataires qui déboulent ! Mais dans quel monde vit-on ? Est-il raisonnable de reprocher à Martine VENTURINI de tenir un engagement alors qu’on l’a justement, vertement et abondamment vilipendé pour s’être assise sur son programme électoral de 2014, réalisant celui de Daniel BOSA (ancien Maire de 2001 à 2014) ?

Alors certes, le Français est râleur et on peut tous y aller de ses commentaires dans la pure tradition franchouillarde :

« Comme par hasard ! La vidéo protection, fantasme de la droite dure et de l’extrême droite ! »

Ou alors « 200 000 € seraient mieux investis pour la sécurité des piétons rue de l’épinette ! »

Ou bien encore « Les statistiques démontrent pourtant que ces systèmes ne sont pas efficaces contre les incivilités et les délits ! ». On peut même pousser la démonstration jusqu’à citer NICE, la ville la plus vidéo protégée de France, où l’on n’a pas repéré ce camion meurtrier un certain 14 juillet tragique. On peut aussi demander aux niçois s’ils se sentent mieux protégés que nous, etc.

En fait, la vidéo protection convient aux pétochards ; ça les rassure. Elle convient aussi, assurément, aux vrais malfrats, les vrais méchants, lesquels savent surement se soustraire aux images qui pourraient les confondre tout en continuant à mal agir. « On ne sera jamais aussi malin qu’un malfaisant » aurait dit l’un de mes grands-pères, serviteur de la république dans une école de CORTE.

Ceux qui n’appartiennent ni à la catégorie des pétochards, ni à la catégorie des malfrats, pourraient parler eux aussi : « M’en fous, chez moi y’a rien à voler ! » ou alors « Qu’un intrus s’approche de ma porte d’entrée et je sors le fusil ! » Ou bien encore… « Et elles seront où les caméras, devant la maison de qui, dans quelle rue ? ». Voyez le niveau de réflexion qu’un tel projet peut générer…On vole en rase motte !

Non ! Non et non ! Il est injuste de reprocher à la municipalité d’avoir voté un budget de plus de 200 000 € pour la vidéo protection du village car cela lui ressemble et cela répond à la demande de son électorat : « Madame… Protégez nous ! » comme, en d’autres temps, on eût imploré une sainte. Il est d’ailleurs notable que la première femme maire de Chapareillan depuis l’existence de la commune, après deux siècles de dictat masculin, engage comme premier projet issu de ses propres promesses la vidéo protection ! Tout cela est très maternel, que diable !

Que les minoritaires se taisent alors et qu’ils voient plutôt le bon côté des choses :

Les caméras qu’on installe dans un lieu public sont parfois efficaces. J’ai en mémoire une série de vols s’étant déroulés au cimetière sur nos tombeaux. Plantes et ornements disparaissaient, de nombreuses plaintes parvenaient en mairie. Les élus de l’époque (dont j’étais) avaient fait installer une caméra factice sur les conseils d’un spécialiste (lequel prodiguait des bons conseils plutôt que de chercher à plumer le contribuable !). Eh bien ! Les vols avaient cessé et cela avait coûté quelques centaines d’euros. Personne n’était venu nous reprocher de surveiller les rites funéraires !

Les caméras peuvent ouvrir des horizons à caractère ludique. Elles peuvent, par exemple, servir de cibles à toutes sortes de projectiles (on l’a vu dans certaines communes). J’ai connu un monsieur qui baissait son pantalon pour montrer ses fesses à chaque caméra qu’il repérait (tout ceci n’est, bien-sûr, pas recommandable). Je connais même un citoyen qui parle aux caméras et leur adresse des revendications en leur présentant des pancartes, une nouvelle forme d’expression citoyenne en sorte ! Un bon moyen de faire passer les messages des habitants puisqu’ils ne sont plus entendus nulle part depuis la suppression des commissions municipales !

Pour conclure, quelques questions encore :

Sommes-nous à ce point assaillis par l’insécurité qu’il faille mettre nos espaces publics sous la surveillance d’un dispositif vidéo ? Des statistiques ont-elles été produites ? Si oui, pourquoi le cacher ?

La vie quotidienne des Chapareillanais sera-t ’elle meilleure quand nous serons tous filmés ?

Est-ce qu’on interpellera telle moto qui nous casse les tympans ?

Est-ce qu’on verbalisera tel propriétaire de chien qui ne ramasse pas les crottes gluantes et malodorantes de son clébard ?

Est-ce qu’on aura plus d’instruction à l’école pour nos enfants, plus d’activités culturelles et sportives dans les associations (dont il est question de baisser les subventions !) pour nos jeunes, du travail et des revenus décents pour tout le monde, un environnement protégé, une vie sociale harmonieuse, une démocratie locale retrouvée… A chacun ses préoccupations, vous venez de lire les miennes !

Découvrez-vous, chers lecteurs, que l’autoritarisme est au pouvoir absolu en mairie depuis 2014, toute opposition éradiquée, les élus majoritaires, eux-mêmes, réduits au silence et à une discipline de horde, les règles élémentaires de la démocratie bafouées… Pensiez qu’on pouvait à ce point piétiner la bienséance républicaine et ne pas laisser émerger ses instincts primaires d’ordre et de discipline ? « Que faisiez-vous donc ces six dernières années ? » Dirait la fourmi de la fable à la cigale sa voisine « Vous dormiez ? Hé bien souriez maintenant, vous êtes filmée ! ».

 Le projet de vidéo protection vient d’être voté par le conseil municipal et cela répond à une logique idéologique. L’appareil répressif est en marche à Chapareillan, comme dans l’ensemble du monde occidental. C’est la seule réponse apportée par le néolibéralisme destructeur et dominant au cahot social provoqué par la mondialisation.

La liste est longue de ce que ne nous apportera pas la vidéo protection. Espérons toutefois, qu’un jour prochain, elle serve à réparer une injustice ou punir une infraction, nous chanterons alors la gloire des pétochards !

Jean-François RICCI

A la reconquête de notre vie sociale :

La place de la mairie de Chapareillan a perdu sa fonction sociale et fédératrice. On y organise encore le marché hebdomadaire, la fête foraine annuelle (par manque de solution de remplacement acceptable par les forains) mais elle sert essentiellement de parking pour les résidents de l’immeuble (lesquels utilisent, pour la plupart, leurs garages en local de stockage), les administrés se rendant en mairie ou à la bibliothèque, les clients du restaurant et du cabinet dentaire.

A la suite des travaux de rénovation de la mairie (toiture, façade, accès handicapés…) et dans la logique de redynamisation du centre du village exprimée par notre municipalité lors de la dernière campagne électorale, il conviendrait de développer un projet de requalification de cet espace commun emblématique : La Place du Village.

  • Les arbres d’ornement existants, plantés dans les années 2000, ont fait oublier le triste épisode de la suppression brutale de marronniers ancestraux en 1988. De grands bacs contenant des végétaux ornementaux pourraient compléter la végétalisation de cet espace très minéral, apporter de l’ombrage tout en offrant la possibilité d’être déplacés selon les circonstances événementielles.
  • Le kiosque à musique accueillait naguère les prestations de la fanfare locale. Son acoustique n’est pourtant pas fameuse. Son esthétique, un peu austère, pourrait être améliorée grâce à une toiture à pans multiples, recouverte d’ardoises, quelques ouvrages en ferronnerie (rambardes, consoles de piliers, etc.) et un revêtement similaire aux façades de la Mairie sur les structures en béton. Un traitement acoustique pourrait permettre de rendre au kiosque sa vocation initiale dédiée à la musique.
  • La fontaine fût offerte à la commune par un généreux donateur, vestige d’une époque où le bien public était une réalité pour les citoyens. On pourrait facilement créer, dans l’espace la séparant du kiosque, une fontaine publique intégrée dans le sol (exemple de la place du château à Chambéry) aussi esthétique que rafraichissante. Imaginez, par temps de canicule, les enfants du village s’ébaudir sous différents jets d’eaux et brumisateurs sortant du sol sous l’œil amusé de leurs parents !
  • L’aire de jeux pour enfants est située entre la mairie et la caserne des pompiers. C’est un lieu ombragé et livré aux courants d’air qui la rend peu agréable et peu fréquentée. On pourrait la déplacer vers la bibliothèque et l’améliorer (nouveaux jeux, table de pique-nique, cabane à livres, etc.). La disparition du « chiotte public » obérant la magnifique perspective arborée de la berge du Cernon, ne devrait chagriner personne (mis à part ceux qui y tiennent quelques rendez-vous douteux !).
  • Ceci implique de créer un nouveau bloc sanitaire propre et moderne entre la mairie et la caserne des pompiers, à proximité immédiate de tous les réseaux nécessaires. Cet équipement inclurait la distribution d’eau potable pour les cyclistes, les touristes, les commerçants et clients du marché hebdomadaire, le public des manifestations, etc. Il serait moins sujet à des dégradations parce que plus visible et digne d’accueillir le public grâce à un entretien régulier et un effort de propreté.
  • Il conviendrait aussi d’encourager la pratique du tri sélectif en repositionnant le point d’apport volontaire de déchets recyclables vers un lieu moins isolé et plus facile d’accès.
  • Le petit édifice de l’ancien poids public ne pourrait-il pas être utilement remplacé par la borne d’information touristique promise en 2014 et en 2020 par notre maire.
  • Une plateforme en béton a été créée en 1989 pour y danser le 14 juillet, supprimant alors la corvée d’installation d’un vénérable plancher en bois. La démolition de cet équipement permettrait de réorganiser le stationnement et la circulation sur la place de la mairie. Le revêtement de sol de la place pourrait être déminéralisé pour des bienfaits esthétique et climatique (place de stationnement constituées de dalles à engazonner par exemple, parterres fleuries ou arborés…).
  • Un projet de construction d’une halle destinée à accueillir le marché hebdomadaire et diverses manifestations (concerts, repas, etc.) avait fleuri dans nos esprits dans les années 90. Ceci implique une réflexion sur le maintien (le retour !) de manifestations Place de la Mairie. Y a-t-il, en effet, un meilleur moyen de dynamiser le centre d’un village que d’y maintenir les festivités traditionnelles ? Quid de l’externalisation des grandes manifestations vers la salle polyvalente et le parc de loisir (14 juillet, vide-greniers, carnaval et fête de la musique, etc.) ?

Vous l’avez compris, le projet intitulé « Cœur du village », publié page 16 du programme électoral de Chapareillan 2020 est d’une importance majeure. Je vous invite à le soutenir et y contribuer pour une raison qui nous concerne tous : Abandonner l’espace public génère immanquablement des incivilités affectant notre vie quotidienne (crottes de chiens, véhicules à deux roues extrêmement bruyants, regroupements nocturnes douteux, etc.). Les Chapareillanais doivent reconquérir leur territoire par une resocialisation des espaces publiques.

Jean-François RICCI