Archives Mensuelles: janvier 2020

C’est l’heure du bilan !

Dans une cinquantaine de jours, sonnera l’heure de la sortie pour l’actuel conseil municipal de nos communes.

Partout se pose la même question : « Rempileront ? Rempileront pas ? ». La plupart des médias se prêtant à ce jeu de pronostic avec une insistance quasi malsaine sur le manque de volonté des élus pour rempiler et des non élus pour se décider à s’engager. Elle est captivante cette période, précédant chaque élection municipale, où l’on brule de savoir qui seront les prochains candidats offrant leurs derniers instants de tranquillité à nos suffrages.

Qu’ils rempilent ou pas, il faudra bien que les élus sortant nous dressent un bilan de ce qu’ils viennent d’accomplir. Un mandat de conseiller municipal n’est pas une mince affaire… Ce n’est pas comme une fine enveloppe qu’on met à la poste ! On a été élu, on a donc eu la confiance des électeurs, on n’a quand même pas passé six ans de sa vie assis sur une chaise pour rien… Il en restera bien quelque chose que diable !

Il est donc temps, pour les élus, de se retourner vers les six années du mandat qui s’achève. Il est grand temps, pour les autres, de s’interroger sur la part de leur vie qu’ils seraient prêts à consacrer à la cause commune durant les six années qui viennent.

Alors citoyennes et citoyens de Chapareillan ! Bilan obligatoire pour tout le monde !

Le bilan des cinq élus de la minorité municipale, issus de la liste de l’ancien maire « ENERGIES CHAPAREILLAN », va être vite fait :

Ils n’ont rien foutu ! A part se plaindre d’être laissés pour compte, ostracisés, invectivés, empêchés de participer à quoique ce soit qui ressemble de près ou de loin à la fonction de conseiller municipal. Ils n’ont rien foutu vous dis-je ! La preuve qu’ils n’ont rien foutu, vous pouvez la lire dans les comptes rendus du conseil municipal, rien de ce qu’ils auraient dit ou proposé, en 6 ans, n’y a été transcrit. Des élus présents à tous les conseils municipaux avec assiduité… Mais pas là ! Publiant tous les ans une feuille d’information distribuée dans nos boites à lettres… mais pas là quand même ! Disparue, la minorité municipale, au placard !

De la majorité municipale, en revanche, on aura un chouette bilan :

La microcentrale hydroélectrique, l’espace petite enfance, le parc de loisirs, la rue Saint ROCH et la Montée de la GRUPILLIERE entièrement refaites (réseaux compris), etc… En gros, le programme d’investissements prévu par la municipalité d’avant, dite municipalité « coucou » puisqu’elle a laissé à couver en 2014, dans le nid municipal, des œufs si féconds qu’ils ne pouvaient qu’éclore !

Une gestion « boutiquière » des budgets communaux faisant résonner le « ding » du tiroir-caisse plutôt que le « bling » des grandes réalisations coûteuses dans le genre projet social ou construction d’écoles. Une commune (prétendument ruinée en 2014) ayant retrouvé sa capacité d’emprunt dès 2015 comme par miracle ! Les excédents budgétaires « à la pelle » affectés aux investissements, permettant de compenser la baisse des aides de l’état… Notre mairesse aura donc géré nos deniers publics en « bonne mère de famille », sans faillir.

Du coup ! Pour elle, ce n’est plus une campagne électorale… C’est un boulevard ! Avec tapis rouge (ou bleu marine selon les opinions) ! Les prochaines élections municipales risquent de nous emmerder sérieusement tant il semble évident que les Chapareillanais renouvelleront leur confiance à cette première magistrate (première femme maire de Chapareillan depuis que la commune existe) … A la condition qu’elle rempile, bien-sûr !  Et lorsque l’on saura qui, de la douzaine d’élus sortants, rempile (Nota : Sur 18 élus majoritaires, 3 ont démissionné, 3 ne viennent plus au conseil municipal depuis belle lurette ! Seuls 4 à 5 d’entre eux suant le burnous, les autres faisant tout juste acte de présence pour assurer le quorum, le tout additionné constituant la douzaine en question !).

Quitte à laminer le moral de tout candidat potentiel ayant l’idée saugrenue de monter une liste, en 2020, face à notre égérie locale de la gestion communale autoritaire, je l’affirme, je le matraque et je le trompette :

N’y allez pas !

N’y allez pas ! Vous seriez ridicules, humiliés ! Comme le soir de l’élection 2014 où tous les gougnafiers que comptait le pays criaient « Bravo Martine ! » en applaudissant à tout rompre sans se soucier du moindre respect qu’on doit aux perdants dans l’un des lieux les plus sacrés de la république : le bureau de vote.

N’y allez pas ! Voyez comme le village nage dans le bonheur et la plénitude ! A quoi bon changer tout ça :

Un hôtel de ville rénové, accueillant les administrés dans les meilleures conditions, des agents administratifs adorables et serviables à souhait. Une direction des services qui tient les cordons de la bourse communale, palliant l’impéritie des élus. Un service technique assurant l’entretien de notre territoire et la maintenance de nos équipements collectifs avec compétence.

Une communication municipale claire et compréhensible, des réunions publiques (budget, urbanisme, vie des quartiers, etc.), des bulletins municipaux de qualité.

Des initiatives sympathiques, comme la reconduction du conseil municipal d’enfants et la création du conseil des sages, redorant la piètre image donnée par le piétinement de la démocratie locale.

Des manifestations festives et conviviales appréciées (Chasse aux œufs à Pâques, fête nationale avec désormais nos amis de jumelage belges, déguisements et veillées d’Halloween, fête de noël, etc.).

Des petits commerces héroïques jouant fièrement leur carte dans le jeu magnifié par un super marché illuminant nos vies de consommateurs. Un nouveau restaurant, place de la mairie, faisant l’unanimité pour la qualité de l’accueil réservé aux clients et la finesse de la cuisine proposée.

Un cadre de vie enchanteur. Un mont Granier, menaçant parfois, mais qui nous offre chaque matin de magnifiques levés du jour. Des zones naturelles uniques accueillant une faune et une flore d’une très grande richesse.

Un vignoble exceptionnel, où l’on compte de plus en plus de vignerons sensibilisés par la protection de l’environnement (traitements raisonnés, vins biologiques, etc.) et la force constituée par la diversité naturelle pour l’image de marque de nos vins.

Etc. etc. etc. Alors c’est pas du bilan ça ! Et que les nostalgiques pas plus que les ringards, ne me disent que tout cela est dû, en grande partie, au travail des élus de précédentes municipalités !

Alors n’y allez pas ! N’y allez pas, vous dis-je ! Sauf…

Sauf si vous proposez un retour à la démocratie locale, le respect de tous les élus, la mise à disposition d’un local communal pour les réunions et permanences de la minorité municipale, la publication de tribunes libres dans le bulletin municipal, la création de commissions municipales, ouvertes à tous les élus et aux habitants dans une vraie démarche participative.

N’y allez pas ! Sauf…

Sauf si vous en finissez avec cet esprit de clan, cette lutte fratricide entre illuminés et nauséabonds, si vous imposez le respect de tous les habitants quel que soit leur prise de position électorale, une cohabitation pacifique et démocratique de toutes les opinions… La concorde quoi ! plutôt que la discorde.

N’y allez pas ! Sauf…

Sauf si vous soutenez un vrai projet social d’habitants, facilitant les échanges entre les générations, accompagnant les projets des jeunes, relançant le club du 3ème âge, développant les services à l’enfance et la petite enfance, traitant, en toute équité, les associations sans discrimination.

Sauf si vous refondez un service municipal d’aide à domicile à visage humain, le portage des repas au domicile des personnes âgées ou souffrantes, les services à la personne, une assistance numérique…

N’y allez pas ! Sauf…

Sauf si vous proposez de réelles perspectives pour le développement de Chapareillan en travaillant vraiment sur les questions d’urbanisme qui conditionnent notre avenir commun : Sauver le centre du village de la désertification, en finir avec la prolifération des lotissements (Prés de 10 en cours plus de 50 maisons individuelles prévues) et la spéculation foncière privée, anticiper les aménagements urbains de demain, faire jouer le droit de préemption communal quand l’intérêt collectif le nécessite, proposer des aménagements pour les piétons, des liaisons douces…

N’y allez pas ! sauf…

Sauf si vous souhaitez que Chapareillan redevienne une commune « phare » sur le plan intercommunal en allant enfin occuper ce siège de conseiller communautaire vide depuis des mois et représenter dignement notre commune.

Sauf si vous proposez des activités culturelles de qualité aux Chapareillanais (expositions, concerts, sauvegarde du patrimoine naturel et historique, sortir les sentiers pédagogiques de l’abandon, etc.), En finir avec cette « beaufitude » lénifiante digne des concours de pets et de cris du cochon !

Sauf si vous engagez la commune à respecter les 32 engagements du pacte écologique pour la sauvegarde de la planète et de l’humanité.

Sauf si vous mettez en avant la nécessité d’être tolérant et solidaire dans une société qui crève de l’individualisme et du consumérisme.

Dans ces cas-là, avec ses engagements là, alors oui ! Allez-y ! Allez-y avec dignité, sans animosité ni agressivité, sans chasser les sorcières y compris les plus véhémentes ! Allez-y, dans la mesure du temps et de l’énergie que tout citoyen doit consacrer à la collectivité s’il ne veut pas voir le totalitarisme s’instaurer insidieusement et définitivement ! Jean Paul SARTRE n’avait-il pas montré du doigt notre responsabilité propre dans l’organisation de la société ? Ne représentez-vous pas le réservoir humain apte à consacrer une part de sa vie à la communauté ?

Alors ! Alors seulement ! Viendra l’heure de votre bilan. Le jour où vous pourrez dire à vos enfants ou petits-enfants « Tu vois cette route, j’ai contribué à sa construction… Cette école je l’ai fait bâtir… Cette église médiévale, je l’ai fait restaurer avant qu’elle ne s’effondre… Cette commune humaine, accueillante et ouverte à tous, je l’ai administré… ». Ce jour-là vous emplira de fierté. Alors, allez-y !

Jean-François RICCI