Archives Mensuelles: janvier 2015

Mauvais esprit

Durant la trêve des confiseurs, tout est bonté. Pour un peu qu’un évènement historique et tragique survienne du style attentat alors là…c’est l’union sacrée, le recueillement durant la traditionnelle minute de silence…

Et puis la vie reprend son cours…

Alors voyons ! Voyons ! Qu’a-t-on retenu par exemple de la brève allocution qui a précédé la collation de l’épiphanie à l’occasion des vœux de la maire de Chapareillan? Facile ! Ch’ti bilan de l’année parce qu’on débute et qu’on ne sait pas encore faire grand-chose :

Amélioration de l’accueil du public en ouvrant plus tard le jeudi soir…Mis à part le coût salarial supplémentaire, c’est super ! Mettre des chaises en nombre suffisant pour accueillir le public au conseil municipal, ça serait pas mal non plus ! Cela éviterait aux Chapareillanais de venir avec leurs propres chaises pliantes.

Instaurer le principe d’utilisateur/payeur dans les finances communales…Pas super ! Selon ce principe, que deviendra le service des eaux dont on a déjà annoncé la probable privatisation à VEOLIA puis démenti… Il eut été bon de clarifier la position de la municipalité sur ce sujet, si ce n’est pas pour les Chapareillanais, le faire au moins pour VEOLIA, qu’ils s’organisent !

Annoncer la réalisation de la centrale hydro-électrique des EPARRES…Génial ! D’autant que le projet, largement élaboré par l’ancienne municipalité, est prêt à mettre sur orbite… Pour le coup, le refus de constituer une commission d’appel d’offre devient troublant…On ne serait pas en train d’imaginer de confier non seulement la construction mais aussi l’exploitation de ce projet au secteur privé quand même ? Là aussi il faudra clarifier.

Ah ! N’oublions pas l’annonce d’enfer : il a été demandé aux élus de proposer des idées nouvelles ! Je vous l’avais bien dit qu’il n’y avait pas grand chose dans ce programme électoral là !

Les élus de la minorité municipale, on leur a rien demandé, c’est ballot !

Mais que ce blog a mauvais esprit !

Jean-François RICCI

 

CHARLIE…Pas CHARLIE ! La suite

Ce modeste blog d’information local, petite chiure de mouche sur la toile immense, a pris le temps de la réflexion avant de s’affirmer CHARLIE ou pas CHARLIE. Très attaché à la liberté d’expression, je ressens le besoin de donner mon humble avis d’autant que cette liberté-là n’est pas en odeur de sainteté du côté du « château » !

En fait je suis partagé :

Peut-on imaginer quiconque se réjouir des actes de terrorisme qui viennent de frapper la France et ne pas s’associer au deuil ?

Est-il concevable que d’aussi lâches assassinats commis à coups d’armes de guerres contre des crayons et des paniers de victuailles Kasher, emportent une quelconque adhésion ?

Quelques ados ont bien refusé de participer à la minute de silence ? A 15 ans, j’aurai peut-être refusé aussi ! Va savoir ? A cet âge-là, on est prêt à toutes les révoltes, sinon on n’est pas vraiment ado ! Moi, j’étais maoïste, mon père ça le faisait plutôt marrer. Aujourd’hui les ados en révolte passent au tribunal !

On a vu dans les médias des réactions violentes provoquées par la dernière UNE de CHARLIE HEBDO. Ces images de haine contre la France font peur mais elles ont surtout une utilité majeure, elles nous démontrent que la liberté d’expression et la laïcité ne sont pas comprises par tous et loin de là. Les droits et devoirs définis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sont au cœur d’une guerre, une vraie guerre avec des flingues, des explosifs accrochés aux ceintures des enfants. La guerre aussi avec nos avions, nos bombes qui tombent à qui mieux mieux.

Et chez nous…

Quatre millions de personnes rassemblées dans les rues, ça impressionne ! Mais pour autant :

Est-il admis par tous que l’humour peut tout se permettre, y compris le blasphème ?

Est-ce que nous sommes tous d’accord pour classer la presse satirique au chapitre des œuvres littéraires à respecter ?

Pas si sûr…

Les dépouilles des 17 victimes des attentats de Paris sont à peine inhumées que déjà on se déchire sur les causes de la guerre mondiale qui est en train de naître. Une fois l’émotion passée, chacun y va de son explication sur ces évènements, tout y passe :

Les quartiers sensibles abandonnés par l’Etat, peuplés d’inutiles inemployés, proies potentielles du phénomène sectaire, l’incroyable reconversion de voyous en djihadistes meurtriers et suicidaires

L’enseignement et l’éducation cités comme responsables du crétinisme ambiant et d’un fort taux d’illettrisme

Les religions sans clergé basées sur des textes anciens laissant libre cours à diverses interprétations

La multiplicité des informations reçues par chacun à grande vitesse, au même rythme que le monde moderne, la moindre manif d’abrutis mettant le feu à un drapeau où qu’elle se produise devenant vite un évènement mondial

La mondialisation du « mal-être », le pillage ici pour gaver là, l’hégémonie des uns, le martyre des autres, etc.

Les retombées de la guerre que nous menons contre les groupes armés dans des pays lointains sont rarement évoquées dans les commentaires. Ne protégeons-nous pas ceux-là mêmes qui financent l’armement de ceux que l’on vise ?

Ils sont peu nombreux à crier haut et fort : « Les religieux nous emmerdent ! ». Cela fait plus d’un siècle que la République a légiféré sur la séparation de L’Église et de L’État et instauré la laïcité. Ce principe confère aux croyances religieuses de chacun la liberté d’exister dans la sphère privée et aménage un espace public o% les règles communes s’élaborent sans préceptes.

C’est une justice indépendante qui décide si un dessinateur satirique a raison ou tort, pas un curé, un rabbin ou un imam et encore moins le premier venu disposant d’une cagoule et d’une Kalachnikov. Laisserait-on à des religieux aussi respectables soient-ils le pouvoir de se substituer à la loi, comme au temps des bûchers sur lesquels on faisait brûler les victimes de l’Inquisition ?

Politiques, philosophes, écrivains, s’expriment dans les médias, manifestent dans la rue, se regroupent sous la bannière en berne mais c’est du monde du rugby que me sont venus les messages les plus simples, depuis le président du RC TOULON qui dit en substance : « L’existence de Dieu est incertaine, comment peut-on tuer pour une incertitude ?», jusqu’à l’entraineur d’ALBI dont l’équipe est constituée de quelques musulmans « On a parlé, on se respecte, on a un objectif commun, gagner nos matchs… ».

Eh ouais ! La vie devrait être simple comme un match de rugby : un objectif commun, allier les gros aux petits, les qualités des uns aux défauts des autres, les croyants aux athées et passer ensemble la ligne d’essai.

Passer ensemble la ligne d’essai…Je vais en parler à la reine SARDINE !

Jean-François RICCI

CHARLIE…PAS CHARLIE ! Une minute de silence lourde de sens

vOEUX

Brasseurs de bières et d’idées

Ah ! Que j’aime les fêtes de fin d’année, les arbres de Noël, les réveillons gourmands et abondants, on boit, on mange, on fait tourner les serviettes, on danse sur les tables, on distribue des marrons glacés… Et le premier de l’an ! J’adore ! On se bisouille sous le gui, on se souhaite une bananier et une banne santé et puis après que toute cette débauche soit absorbée… c’est la gueule de bois !

On peut se remettre à compter les SDF dans la rue et les bébés morts dont on ne veut pas dans nos cimetières parce qu’ils sont ROM (non mais dis donc !) et puis recommencer, tiens, à dire du mal des voisins, à balancer quelques rumeurs…La vie reprend son cours quoi !

Eh bien non ! Moi je veux rester dans la magie de Noël et je tiens à vous narrer, non pas un conte (ça j’ai déjà donné), mais une anecdote vécue par des Chapareillanais :

Vous avez peut-être remarqué que, depuis quelques années, les brasseries artisanales fleurissent dans nos terroirs et réussissent là où les plus grands brasseurs de bière ont cédé sous les assauts du libéralisme économique. J’ai récemment rendu une visite assoiffée et curieuse à la brasserie artisanale du sud à NYONS, en compagnie d’amis très chers. Salutations, échanges d’amabilités, questions sur les produits et leur fabrication, dégustation bien sûr de diverses spécialités… Ah que c’est bon la tradition, le terroir, le béret basque et le tablier bleu du brasseur en action au milieu des ustensiles et serpentins en inox, les cuves regorgeant de bière blonde, brune, ambrée… La vraie France quoi !

Séduits par la bibine, nous passons commande, mais voilà que nous détectons dans la verve explicative de la charmante hôtesse qui anime le caveau de vente de cette brasserie un léger accent. De plus en plus curieux (du fait de la dégustation surement) j’interroge :

« – Mais dites-moi ! Vous n’avez pas vraiment l’accent drômois ou provençal ! »

« – C’est parce que je suis normande » répond la belle.

« – Ah que voilà une immigration réussie ! » plaisantai-je.

« – Vous ne croyez pas si bien dire, monsieur, je suis normande, le patron est allemand, le livreur est tunisien, seul l’ouvrier brasseur est drômois et il n’a même pas d’accent »

Nous étions donc accueillis dans une brasserie cosmopolite du terroir et tout ce beau monde issu d’horizons divers, fabrique dans la bonne humeur l’une des meilleures bières artisanales qu’il m’ait été donné de déguster « La Grihète »!

Mais quel est le CON qui m’a dit un jour : « L’immigration perdra la France » ?

Bananier et banne santé, Jean-François RICCI