Archives Mensuelles: octobre 2015

Le règne des fausses blondes !

 

La tendance, en politique (devrait-on dire la grande mode ?) est à la fausse blonde mature, légèrement enveloppée et soit autoritaire (Marine), soit vulgaire (Nadine), voire les deux à la fois (…).

Les fortes en gueules, donnant du menton, imposant leur « dictat » plairaient donc au corps électoral. Intentions de vote pour Marine dans les sondages, soutien populaire pour Nadine après ses dérapages verbaux et plus près de nous… Vous me voyez venir ? … Mais disons-le tout net, il n’est pas ici question de comparer les débordements populistes de deux vedettes politiques des médias avec ce qui se passe depuis quelques mois dans notre village, suite aux dernières élections municipales. Dans un cas il s’agit de stratégies électorales bien définies, destinées à capter les votes d’extrême droite lors des prochaines échéances électorales (Régionales et Présidentielles). Pour ce qui concerne plus particulièrement Chapareillan, l’analyse comportementale est plus complexe puisqu’il n’y a pas, dans l’immédiat du moins, de votes à solliciter. Par ailleurs, à chaque fois que ce blog se permet de comparer l’administration de Chapareillan avec ce qui se passe dans les communes gérées par l’extrême droite, la majorité municipale crie « au loup !», se justifie, se défend et même porte plainte en diffamation. Si l’on admet la bonne foi de ces personnes, on ne peut donc pas comparer les deux démarches.

Quoique ! aurait dit Raymond DEVOS. Ce blog a déjà dénoncé l’intolérable autoritarisme en vigueur en mairie, provoquant un recul démocratique historique correspondant malheureusement à ce qui se traduit sur le plan national. Donc, de comparaison il peut être question… Développons :

Un joug pèse de plus en plus lourdement sur les épaules des plus défavorisés d’entre nous : La rupture sociale. La fracture, pour employer un terme également à la mode, est consommée. Finies les notions de solidarité nationale et de fraternité de l’après-guerre. Il suffit pour s’en convaincre de constater la déconstruction inéluctable de nos systèmes de retraite et de sécurité sociale, que dire du sabordage envisagé de notre code du travail. On a fait entrer les dépouilles de quatre grands résistants au panthéon, on peut désormais achever d’une balle dans la nuque la déclaration du Conseil National de la Résistance. Voici venue la formidable époque du «Chacun pour soi… Chacun sa misère… Et qui n’a pas sa montre de luxe à 50 ans a raté sa vie… Et moi d’abord et rien pour les migrants… Et solidarité mon cul pas question de payer des impôts pour l’école, je n’y ai pas d’enfants… Etc. Etc. ». Intolérable discours de ceux qui mangent leur part du gâteau en jetant des regards obliques sur celles et ceux qui veillent à en récupérer quelques miettes.

Notre village n’échappe pas à la règle, gestion boutiquière mettant à mal les services sociaux et périscolaires, clientélisme dans les investissements sans souci de l’avenir, soutien officiel à l’une des deux listes candidates aux élections de parents d’élèves au mépris de l’indépendance de l’école publique, mise à disposition de personnel communal au service de l’école privée catholique, les exemples ne manquent pas de la concrétisation de l’esprit de clan inspiré des fausses blondes évoquées plus haut. Ne croyez pas un instant que je noircisse le trait, il n’est pas excessif de prétendre qu’une morale républicaine en déliquescence est en train de laisser la place à la vacuité et au consumérisme, terreaux d’une coupable indifférence face aux graves atteintes à la démocratie locale.

Il y a vraiment de quoi désespérer à rappeler et rappeler encore que la France fut un phare pour l’humanité et que son dix-huitième siècle instaura les droits de l’homme, l’humanisme, le développement de la démocratie dans le monde, la laïcité. On pourra toujours me reprocher d’être passéiste, attaché à des valeurs anciennes, dans un monde moderne mondialisé où notre modèle social peut se réinventer… Mais s’il faut vraiment changer, en qui faites-vous confiance, vous, pour concevoir ces nouvelles règles ? Les milieux financiers ? Le patronat ? Les politiques ? Les fausses blondes ?

C’est bien à nous tous d’édifier les principes d’organisation de notre vie commune, nous tous sans exception, quelles que soient nos opinions, nos statuts sociaux, nos origines… C’est pour cela qu’à l’échelle d’un village il est intolérable qu’une minorité municipale soit ostracisée, que des commissions municipales libres d’accès aux habitants aient disparu, que l’on cherche à gérer la commune « en famille », écartant les bannis du Haut Grésivaudan, ceux que l’on soupçonne d’avoir apporté leur soutien à la minorité municipale.

Jean-François RICCI

Efficacité bien ordonnée commence par soi-même !

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Par temps de canicule il arrive que nos bambins se baignent dans le Cernon.

Quoi de plus normal, pour la maire du village, que de veiller à la sécurité de ses jeunes administrés !

A Chapareillan on fait mieux que tout le monde ! :

  • On détermine l’endroit précis où la baignade est dangereuse : Au pied du jardin de Madame le Maire ! Et uniquement là !
  • On interdit la baignade au mois de novembre ! Voilà un arrêté qui risque fort d’être respecté !

Belle efficacité !

 

Les « Monsieur JOURDAIN » de l’autoritarisme

Notre société dérive dangereusement vers le populisme et les preuves de cette détestable évolution sont sous nos yeux. Sur le plan national et dans la perspective des prochaines échéances électorales, on entend de plus en plus de discours populistes destinés à récupérer des suffrages. Plus près de nous, voyez ce qui se passe dans notre mairie centenaire : Le clan majoritaire (et j’emploie le mot « clan » à dessein) ostracise la minorité municipale et par voie de conséquence tous ceux (près de 46%) qui ont voté pour elle. On se dissimule derrière un jeu stupide, très pratiqué dans les cours d’école, qui prend le pas sur l’intelligence collective indispensable à la bonne administration et à la bonne gestion d’une collectivité. Le jeu stupide en question ? Pince-MI et Pince-MOI ! Martine VENTURINI et Daniel BOSA sont sur un bateau, BOSA tombe à l’eau… Eh bien qu’il y reste et qu’il coule pour de bon et tous ceux qui le soutiennent avec ! Dorénavant toutes les questions et remarques faites par la minorité municipale sont évacuées du même geste qui chasserait une mouche d’une tartine !

Lors du dernier conseil municipal, par exemple, à une question de l’opposition sur l’opportunité d’investir dans l’isolation des combles et le ravalement de façade de la mairie alors que le toit comporte des fuites (surtout les zingueries), il est répondu en résumé : « Pourquoi ne l’avez-vous pas fait sous votre mandat ? » (Quand Pince-MOI était encore sur le bateau !)

Une pirouette de ce genre répond-elle à une question de bon sens que n’importe lequel d’entre nous se poserait pour sa propre maison : « Est-il judicieux d’isoler mes combles alors que les ardoises centenaires de mon toit mériteraient d’être révisées ? Est-il intelligent de ravaler les façades de mon pavillon alors que les zingueries usagées provoquent des taches d’humidité ? ». Une réponse technique est possible, d’autant que la majorité municipale comporte dans ses rangs un architecte. Au lieu de cela, on renvoie la minorité municipale dans les cordes comme un boxeur battu avec l’interdiction de revenir au centre du ring.

Il est pourtant de la responsabilité d’un élu, qu’il soit minoritaire ou majoritaire, d’alerter sur une dépense incohérente mettant en jeu l’argent des contribuables pour la bagatelle de 70 000 € pour les façades et 111 158 € pour les autres travaux dont l’isolation. Comment admettre que la réponse d’une maire soit : « Vous êtes tombé du bateau, restez au fond de l’eau ! ».

Cette situation n’est pas anodine et la seule explication d’une telle attitude est bel et bien que les gens tombés du bateau resteront des bannis jusqu’à la fin du mandat par volonté idéologique.

J’entends déjà les cris de vierges effarouchées des offusqués du conseil municipal, outrés d’être comparés à des élus d’extrême droite : Et « je suis issu de l’immigration » par-ci, et « je suis syndicaliste » par-là, celui-ci ressuscitera un grand père résistant fusillé, celui-là rappellera qu’en Algérie il n’a tué personne, et patati et patata ! Comme s’il n’y avait pas de racistes et de fascistes dans les rangs immigrés, de syndicats très à droite voire très religieux, de morts pour la France qui doivent se retourner dans leurs tombes à servir de caution morale à tout bout de champ et enfin comme si les insoumis ayant refusé de quitter le port de Marseille en 62 avaient été si nombreux… Cette municipalité s’affirmerait donc comme un « Monsieur JOURDAIN » qui mènerait une politique autoritariste sans le savoir !

Jean-François RICCI qui demande pardon à MOLIERE !

Conte : Le carrosse abandonné

C’est une belle rivière qui serpente dans une douce vallée verdoyante, son eau fraiche et limpide accueille tant de beaux poissons qu’il est coutumier d’y pêcher et fréquent d’y remplir sa bourriche.

Un pêcheur, dissimulé derrière un saule, lance à l’eau un fil si fin qu’il en devient presque invisible au bout de sa canne à pêche en bambou. Accroché à l’hameçon, un petit asticot gigote, entrainé dans les flots pour une ultime baignade, « Adieu l’asticot, bonjour la truite » se dit en souriant le pêcheur.

Patience… Patience… Mais rien ne mord à l’hameçon, l’homme retire sa ligne et décide de quitter la berge pour se déplacer précautionneusement vers un trou d’eau réputé au fond duquel, les anciens le disent à la taverne, de fabuleux poissons l’attendent. S’enfonçant dans le sous-bois, il aperçoit alors au travers des branchages, un attelage arrêté sur le bord du chemin.

Curieux, il dépose sa canne à pêche contre un arbre et s’approche prudemment. C’est un beau carrosse richement décoré avec des armoiries sur les portes, un écusson, une clef, un poisson… Pas de doute, il s’agit du véhicule royal de la maîtresse des lieux : la reine SARDINE. Deux magnifiques juments broutent paisiblement l’herbe tendre des talus. Personne… Ni dehors… Ni dedans… Ni dessus… Ni dessous… Le carrosse semble abandonné.

Prudent, il s’apprête à retourner vers son occupation favorite, la pêche, sans chercher à savoir ce que fait cet attelage à l’abandon sur ce chemin, lorsqu’il entend des éclats de voix… ou plutôt des petits cris plaintifs… ou encore des gémissements… Il se demande s’il ne s’agirait pas d’échos sonores et peu discrets d’ébats amoureux dont ses oreilles s’alertent.

Silence… Pour traquer le poisson sauvage, tout bon pêcheur s’astreint à une démarche furtive. Ce talent, cette compétence devrait-on dire, permet à notre homme d’approcher sans bruit du fourré où les gémissements sont devenus râles… Les souffles sont courts… L’excitation semble à son comble… De forts à-coups sont donnés… Le sol lui-même tremble sous de lourds assauts. Cette fois il en est sûr, il est sur le point de surprendre dans une coupable attitude un couple illégitime. Les anciens le disent à la taverne, l’endroit s’y prête : Faible fréquentation, herbe tendre, dense couvert de feuillage verdoyant, il n’y a certainement pas à la ronde de lieu aussi approprié pour y consommer l’amour dans la discrétion et la volupté. Pas sûr que les anciens aient une aussi grande expérience sur ce sujet très précis mais de ce qui se dit à la taverne, nul ne doute.

L’esprit du pêcheur s’enflamme… Était-il sur le point de surprendre la reine ou l’une de ses matrones dans les bras d’un galant. Une rumeur, en effet, probablement alimentée par la gente masculine (Dont les anciens à la taverne), enflait sournoisement depuis que le royaume était régi par des femmes, prétendant qu’ivres de pouvoir, elles s’abandonnaient, à l’occasion, dans de vertigineux exercices avec les notables de la région. Ceci afin d’asseoir leur domination, bien sûr !

Le pêcheur hésite… Il est proche du fourré et prêt à écarter les branches qui dissimulent la scène. On entend maintenant des : « Oh oui ! Oh oui ! »… Et aussi des : « J’y suis ! J’y suis »… Ainsi que des « Attention ça glisse ! »… Et des « mets-le là ! »… Doit-il risquer un regard sur ce péché charnel ?…Ne sera-t-il pas possesseur d’un secret bien plus lourd à porter qu’à colporter ? Quel effet cette révélation fera-t-elle à la taverne ?

Il prend le risque… Il écarte les branches… Et, stupéfait, que voit-il alors ? Le grand cocher de la reine et le petit palefrenier des écuries royales, éreintés et ruisselant de sueur, tentant de dégager le chemin d’un arbre abattu par le vent. La bille est lourde, les efforts sont rudes, on s’aide de branches cassées. Voilà donc la véritable cause de ces échanges verbaux brefs et concis qui prêtaient à confusion : L’impérieuse nécessité de rétablir le passage sur un royal chemin…

Le pêcheur dépité est à la fois déçu et soulagé : Il aurait bien donné une bonne partie de sa pêche pour une vision érotique torride mettant en cause la reine ou ses matrones avec une célébrité locale, chevalier ou baron, mais il ne pouvait rien attendre de bon à détenir la preuve visuelle confirmant les rumeurs. Ce soir, à la taverne, il dirait aux anciens : « J’ai pêché de nombreux poissons dans le trou d’eau dont vous parlez souvent et j’ai surpris sur le chemin une scène dont je ne peux rien dire… ».

Rien ne sert de se taire quand on n’a rien à dire, ainsi naissent les vilaines rumeurs et les gentils contes.

Jean-François RICCI