Archives Mensuelles: octobre 2014

TERRE DE SIENNE

Question : Mais quel rapport y a t’il entre la photo d’un palais de SIENNE, illustrant le titre de ce blog, et le village de CHAPAREILLAN ?
Réponse : A la faveur d’un très beau voyage en TOSCANE, un groupe d’amis chapareillanais a pu admirer la statue d’un prélat ; de belle facture la statue, mais presque quelconque dans cet environnement majestueux où tout cheminement touristique est illuminé par les  monuments et les œuvres d’art. La plaque de marbre commémorative intrigue toutefois. Elle permet d’identifier SALLUSTIO BANDINI, archidiacre jésuite, économiste de son état, lequel est honoré depuis le 18ème siècle pour avoir initié une réforme agraire destinée à relancer l’économie toscane tout en permettant aux paysans de sortir de la pauvreté.

Vous rendez-vous compte ? Est-ce que vous réalisez ? Avez-vous conscience de…? Un économiste soucieux de l’humain ! Au 18ème siècle !
Ce qui était possible à l’époque ne le serait-il plus de nos jours ? Le démantèlement de notre tissu industriel, les crises financières, la prédominance des banques et de la finance sur l’Economie auraient-ils pu être évités à l’écoute d’un SALLUSTIO BANDINI contemporain ?

Ce monument illustre symboliquement le titre de ce blog parce qu’à l’échelle de notre commune, il se joue dans l’ombre une mutation qui pèsera lourd sur notre avenir commun et dont certains acteurs eux-mêmes ne semblent pas avoir conscience :

Le démantèlement d’un projet de société solidaire et social au profit d’une gestion « banquière et boutiquière ».

Il ne s’agit pas là de jouer le marxiste éploré mais bel et bien d’alerter sur l’évolution de nos modes de vie, consuméristes, individualistes…Ceux qui ont les moyens, les prospères, les actifs s’en contentent…Ceux qui ont des besoins, les chômeurs, les malades, voient leurs conditions de vie se dégrader…

Balayer les services sociaux et projets d’habitants ! Parler désormais chiffre d’affaires, vente de services aux consommateurs, réduction de dépenses (d’emplois, de services !), recherche de nouvelles recettes (comme s’il en traînait sous le sabot d’un cheval !), c’est faire place à l’affairisme ! Une commune se gère-t-elle comme une boutique avec ceux qui achètent des biens et des services et ceux qui regardent la vitrine depuis l’extérieur ?

Quelques exemples :

  • L’augmentation brutale des services périscolaires met des familles en sérieuse difficulté.
  • La mise en place de montants de cautions exagérément élevés pour occuper un local communal ou emprunter des tables et des chaises, obligent certaines associations à faire des chèques sans provisions.
  • La baisse des subventions aux associations et aux écoles va forcément détériorer la vie scolaire et périscolaire de nos enfants.

Est-ce que l’on va apporter comme réponse communale aux besoins des habitants ? : « Désormais pour organiser une fête familiale, inscrire son môme à la cantine? on paie ou on fait pas ! ».

Est-ce que l’on peut admettre qu’une adjointe dise à des parents d’élèves : « …Vous comprenez? certains de nos électeurs ne veulent pas payer pour les écoles… » ? Sous-entendu : « Parce qu’ils n’ont pas d’enfants scolarisés ». Alors selon le même principe les gens de la plaine ne devraient pas payer le déneigement en montagne, les jeunes pour les maisons de retraite, etc…

Absurde dérive couleur « Terre de SIENNE » (qui vire du rouge au brun quand on la calcine).

Une salle polyvalente, un terrain de sport, les rues du village, l’eau du robinet, notre environnement naturel ne sont pas des produits à étiqueter sur les rayonnages d’une boutique ! Il s’agit de biens communs inaliénables (à mon sens) que l’on ne peut réserver aux « possédants ». Tous les Chapareillanais ont les mêmes droits d’accès aux services communaux et aux biens communs. A moins que l’on ne revienne aux temps lointains où SALLUSTIO BANDINI n’avait pas encore proposé de sortir les paysans toscans de la misère.

Jean-François RICCI

Les « boutiquiers » et les « boit sans soif »

Seule alternative permettant la rénovation des équipements communaux d’adduction d’eau tout en conservant la maîtrise de la distribution de l’eau potable aux Chapareillanais, un grand projet communal dort dans un carton :

                                                         La micro centrale hydroélectrique des EPARRES.
Rappelons le contexte :
La source des EPARRES jaillit du massif du GRANIER en abondance et avec régularité depuis des temps géologiques immémoriaux (volume moyen entre 2004 et 2013 : 117 litres/seconde).
Le captage (altitude 920 m), bâti à la pelle et à la pioche il y a près d’un siècle, constitué d’une cuve naturelle, d’une embouchure en pierres maçonnées, munie d’un volet battant métallique nécessite une rénovation et l’édification d’un périmètre de protection.
La canalisation vieille, pour partie seulement, de 90 ans se perd sous les parcelles de forêts de 63 propriétaires différents; certains tronçons, emportés par des éboulements, ont été refaits dans les années 90. Le tracé exact de la conduite d’adduction est connu de peu de personnes.
Avec leurs contenances actuelles, les réservoirs répondent à nos besoins en eau pour quelques heures seulement. La réserve en cas d’incendie est insuffisante.
Le système de traitement bactériologique de l’eau par rayons ultra- violets ne correspond plus aux normes réglementant la distribution de l’eau potable.
Rappelons les faits :
Dans les années 80 déjà, la municipalité de l’époque évoque la possibilité de créer une centrale hydroélectrique alimentée par la source, afin de créer une recette en électricité qui paierait en grande partie les travaux de réfection de la conduite d’adduction d’eau potable.
Au fil des mandats, la mise aux normes du réseau d’assainissement, l’aménagement de la rue principale, les constructions d’écoles, etc., ont repoussé la question de la rénovation du réseau d’adduction d’eau aux calendes grecques.
La municipalité BOSA a relancé le projet et confirmé sa faisabilité, profitant de l’obligation faite à EDF de racheter le courant électrique produit et du formidable essor des énergies renouvelables.
Les accords de passages de la conduite sont conclus avec la plupart des propriétaires de forêts.
Le dossier technique est prêt.
Les financements et subventions sont trouvés.

Alors pourquoi enterrer ce formidable projet, bénéfique pour la commune (recettes de la centrale hydroélectrique), pour les habitants (maîtrise de leur ressource en eau) et les consommateurs d’eau (stabilité du prix de l’eau) ?
Après avoir annoncé publiquement la volonté de privatiser l’eau de Chapareillan, la municipalité semble revenir en arrière, probablement sensible aux réactions courroucées des Chapareillanais (et peut-être aussi à la lecture du blog chapareillaninformations régulièrement consulté et commenté au conseil municipal !).

Aidons ces jeunes élus un peu hésitants dans leur réflexion : vous avez, mesdames et messieurs, deux solutions :

1) La solution dynamique et respectueuse des intérêts collectifs : réaliser des travaux incluant les micro centrales hydroélectriques et laisser aux Chapareillanais la maîtrise de leur ressource en eau.

2) La solution « boutiquière » au profit du privé : déléguer le tout à VEOLIA (cité en réunion publique par madame le maire) et faire payer les

« boit sans soif » !

En quelques chiffres :
2 micro centrales prévues (Le Villard 395 Kw, L’Etraz 55 Kw). 
Capacité de production proche de 2 500 000 Kwh par an. Prix d’achat du Kwh par ERDF entre 6 et 8 centimes d’euro selon les primes. Recette annuelle attendue entre 150 et 200 000 €.

Jean-François RICCI

Eau, la grande braderie !

La gestion « boutiquière » mise en œuvre par la nouvelle municipalité de CHAPAREILLAN risque-t-elle de provoquer un avatar majeur dont la commune aura du mal à se remettre : La privatisation de l’eau ?

Une question que sont en droit de se poser les consommateurs d’eau potable contribuant à un budget communal qui ne connaît aucun souci d’équilibre financier.

La peur de l’emprunt et de l’endettement amène la municipalité à envisager de transférer les investissements sur l’eau et l’assainissement vers une structure privée par voie de délégation de service public…

Mais qu’on m’explique : l’entreprise pressentie (VEOLIA a été nommée publiquement) ferait bien payer aux consommateurs d’eau potable que nous sommes, non seulement les investissements mais, en plus, les marges réalisées ! Les grands groupes privés qui s’arrachent ce type de cadeaux faits par les collectivités sont bien connus pour leur prospérité…Et cette prospérité ne vient-elle pas de la facturation de l’eau ?

La charge de la gestion du service serait transférée vers une structure privée…

Mais qu’on m’explique encore : le consommateur d’eau potable paierait plus encore, toujours au nom des bénéfices recherchés ! Par ailleurs, la comptabilité et la facturation de l’eau répondraient- t-elles aux difficultés que des chapareillanais rencontrent parfois (abattements en cas de fuite d’eau, étalement des paiements en cas de difficulté des familles, etc.) ?

La maintenance du réseau de distribution également transférée…

Mais qu’on m’explique toujours : Notre commune perdrait des compétences, des emplois et surtout la réactivité de son service d’astreinte (7 jours sur 7, jour et nuit) en cas d’accident sur le réseau (Les Chapareillanais qui ont eu à subir une fuite d’eau ou un égout bouché le savent !).

Quel intérêt notre collectivité a-t-elle à céder la concession de notre réseau d’eau ?

La notion de bien commun est-elle prise en compte ?

Notre ressource en eau peut-elle être bradée au secteur privé sans que nous soyons consultés ?

Prochainement dans ces pages un article apportant une solution alternative à cette grande braderie.

Jean-François RICCI

Audit financier : Le « coup » de l’héritage ?

Les finances de la commune de Chapareillan ont récemment été auditées par un élu de Pontcharra, animateur dans le civil d’un cabinet d’audit. Une copie, que l’on peut qualifier de sombre, a été rendue un soir de réunion publique, que l’on peut qualifier, elle, de silencieuse puisque aucun débat n’a été rendu possible avec les contribuables présents.
1ère question : Est-il concevable qu’une nouvelle municipalité aille chercher de l’aide dans une commune voisine ?
Eh bien OUI ! C’est même une démarche humble et responsable lorsque l’on est une équipe municipale fraîchement élue et inexpérimentée.
D’autres élus chapareillanais, dans le passé, rendirent des visites pleines de questionnements à Paul JARGOT ou Aimé PAQUET, grandes figures de la politique locale.
2ème question : Est-il concevable qu’une nouvelle municipalité fasse auditer les finances de la commune qu’elle prend en charge ?
Eh bien OUI ! Encore une fois OUI !
D’autres élus, toujours par le passé, consultèrent le percepteur, comptable public compétent, lequel peut délivrer gratuitement une analyse impartial de la situation financière d’une commune !
On peut simplement regretter :
 Que les nouveaux élus n’aient pas attendu les résultats de cet audit financier pour prendre des décisions budgétaires regrettables et contestées (augmentation de tarifs, baisses de subventions, etc.).
 Qu’une officine privée ait été choisie pour réaliser cette étude vu le coût que cela occasionne.
 Que l’objet de la commande passée à l’auditeur ait été très probablement :
« Faire croire à la quasi ruine de la commune pour faire « porter le chapeau » aux prédécesseurs de décisions qu’on n’a pas le courage d’ assumer (privatisation du réseau d’eau, suppression de services sociaux par exemple) ».
Le coup de l’héritage, vieille tactique éculée, ne nous a pas bernés.
Plutôt que d’inquiéter inutilement les Chapareillanais, ne serait-il pas judicieux de s’appuyer sur l’impartialité, la compétence et la gratuité des services publics ainsi que sur l’expérience des élus sortants de la minorité municipale, lesquels affirment leur volonté de continuer à travailler dans l’intérêt collectif ?