Archives Mensuelles: Mai 2018

LE PETIT BOUT DE LA LORGNETTE

Des deux extrémités d’une longue vue, laquelle auriez-vous choisi pour couvrir d’un large regard l’avenir de notre commune et de ses environs, la petite ou la grande ? Je vous laisse deviner le côté choisi par la majorité municipale de Chapareillan…

Voici pourtant une municipalité qui « mouille la chemise », les réunions publiques se succèdent et « clouent le bec » aux râleurs dans mon genre juste bons à dénoncer l’autoritarisme et le clanisme en vigueur en mairie depuis 2014 : « T’en veux de la participation des habitants ? En voilà ! »…

Du coup, il était presque décevant de voir si peu de chapareillanaises et chapareillanais assister à la deuxième réunion publique du 22 mars dernier consacrée à la révision du Plan Local d’Urbanisme et destinée à lever le voile sur les orientations du PADD issues de la consultation des habitants. L’affaire pourtant nous concerne tous. Quel rôle ingrat que celui d’élu local cherchant à tenir informée une population qui semble s’en contrefoutre !

Pour rappel, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD donc) est la clef de voute du Plan Local d’Urbanisme (PLU donc). Il constitue un véritable projet politique définissant les grandes orientations d’aménagement des 20 prochaines années. C’est un document tellement important qu’il nécessite une large participation des habitants. En 2008, par exemple, Plus de 50 réunions avaient rassemblé près de 150 personnes sur ce travail de réflexion.

Au titre de la démocratie participative, la loi impose la participation libre des habitants à cette réflexion sans qu’ils aient fait l’objet d’un « tri » préalable ce dont notre municipalité est plutôt coutumière (ostracisation de la minorité, groupes de travail occultes, nomination ciblée de citoyens « à sa convenance » dans quelques rares instances, etc.). Voilà donc notre mairesse et son staff contraints de consulter la populace : « Diantre !» … N’étant pas prédisposé à l’exercice, j’imagine qu’on a confié au bureau d’étude, chargé d’organiser cette révision, une mission « LIGHT » afin de répondre aux obligations de la loi sans ouvrir trop grande la porte de la démocratie locale. Voilà probablement pourquoi on a eu droit à des réunions se déroulant le jeudi après-midi, éliminant de la réflexion la plupart des actifs, à des horaires ne permettant même pas aux parents d’élèves scolarisés d’assister à la totalité du travail. Expéditif ! rapide ! efficace ! Ou comment se débarrasser de la phase consultative de cette révision de PLU…

Une bonne douzaine de nos concitoyens, dont une bonne moitié d’élus, a quand même pu participer (sans faire l’objet d’une sélection préalable par la municipalité) à cette phase de concertation un peu galvaudée et exprimer l’avis des Chapareillanais. Me croirez-vous ? La parole de ces éminents Chapareillanais peut se résumer en deux mots : Réminiscence et désaveu

Réminiscence d’abord :

L’idée générale qui ressort de cette concertation des habitants (12 personnes donc, dont six élus !), s’inspire largement de l’esprit du PLU de 2008. On pouvait s’y attendre et ça me gêne un peu de donner la leçon au cabinet « Atelier 2 » : « Quand on concerte à reculons, le résultat revêt les couleurs du passé plutôt qu’il n’apporte une vision d’avenir ». On appelle cela « l’effet rétroviseur !».

Deux confirmations pourtant :

  • Le PLU de 2008 était de grande qualité, à quoi bon en changer les grands principes de développement ?
  • Nous vivons dans un village au cadre agréable ayant de nombreux atouts et offrant des services.

Rendons donc hommage à ces femmes et ces hommes, maires et conseillers municipaux, responsables d’associations et bénévoles, habitants participant aux commissions municipales (Au temps où elles existaient) et groupes de travail (quand on y accédait librement), entrepreneurs, promoteurs, etc. Lesquels ont œuvré durant les quarante dernières années au service de notre collectivité et généré autant de louanges. Nous venons de perdre en la personne de Fernand BILLION l’un de ces très grand maître-d ’œuvres… La municipalité s’est bien gardée d’honorer sa mémoire… Un oubli sans doute ?

Désaveu maintenant :

Les orientations du PADD, émanant de la cogitation de notre douzaine de concitoyens, désavouent sévèrement le comportement de la municipalité VENTURINI. Accrochez-vous et lisez bien cet échantillon de ce que les représentants des habitants préconisent, échantillon replacé dans son contexte :

  • Diversifier la ressource en eau potable à l’heure où notre service des eaux se privatise.
  • Créer une « Maison des Jeunes » alors que le « service jeunes », brutalement sabordé en 2014, a renvoyé les 15/25 ans sous les abris bus.
  • Développer les services aux personnes âgées alors que le service municipal de portage de repas à domicile vient d’être supprimé.
  • Dynamiser le centre du village, après avoir inauguré « en grandes pompes » un magnifique supermarché dans la zone d’activité de LONGIFAN, redoutable concurrent pour les petits commerces de bouche de la rue principale. Que dire aussi de nos édiles ayant déjà empêché, à deux reprises, le projet de café associatif d’accéder à des locaux du centre-village ?
  • Favoriser ou préserver l’architecture traditionnelle avec l’exemple affligeant de l’agrandissement de la caserne des pompiers dont l’architecture discutable termine de dégrader la magnifique perspective qu’offrait notre belle mairie sur fond de chaine montagneuse enneigée !
  • Sauvegarder le patrimoine et décider dans le même temps de « bazarder » l’ancien presbytère sur le site historique de BELLECOMBE…

Et ce ne sont que quelques exemples du camouflet qui vient d’être asséné à la municipalité par la séquence « démocratie participative » imposée par la loi lors de la révision d’un PLU.

Ayons donc une pensée émue et consolatrice pour ces élus qui connaissent le difficile exercice de l’expression libre des habitants. La société humaine est effectivement complexe… Gérer cette complexité est un difficile exercice… Ceci expliquerait que notre municipalité s’enferme dans l’autoritarisme, soucieuse de masquer cette impéritie et qu’elle offre, par une frisquette soirée de début de printemps, à une cinquantaine de Chapareillanais la vision de l’avenir de notre village par le petit (tout petit) bout d’une lorgnette !

Jean-François RICCI

Hameau de montagne en ébullition !

Une gifle vient de cingler sèchement les joues rosies par l’embarras de nos élus : La réaction des habitants de BELLECOMBETTE face à un projet de lotissement qui se précise. Un promoteur local propose à la vente parcelles et maisons en grand nombre. Les riverains s’affolent alors comme c’est pratiquement toujours le cas dans ce genre de circonstances. On craint les gènes dues aux travaux, l’afflux de population « étrangère », les flux d’automobiles sur nos routes étroites, etc. C’est l’effet « NIMBY » (« Not In My Back Yard ») … Traduit en français cela signifie : « D’accord avec tout projet mais pas au fond de mon jardin !».

La fièvre monte dans ce hameau de montagne opposant les propriétaires de terrains qui mettent, depuis des années, la pression aux différentes municipalités pour valoriser leurs biens et les riverains qui souhaiteraient conserver leur qualité de vie dans ce petit paradis.

Pétition et signatures nombreuses d’un côté, insultes et menaces de l’autre, la situation très tendue a mis la municipalité dans l’obligation d’organiser une réunion de quartier dans l’ancienne mairie de BELLECOMBE qui a fait, pour l’occasion, salle comble. Particulièrement empruntés dans le redoutable exercice consistant à animer une réunion, les élus présents ont essuyé de vives controverses de la part de citoyens qui leur apportaient pourtant jusque-là leur soutien (Faut-il rappeler que le bureau de vote de BELLECOMBE a donné 80 voix d’avance à la liste VENTURINI COCHET lors des dernières élections municipales ?). Les promesses faites au pas des portes durant la campagne électorale de 2014 s’enliseraient-t ’elles inexorablement dans le marécage des affaires immobilières ?

Plusieurs participants (d’opinions diverses je le précise) ont relaté des invectives, des mises en cause et diverses accusations… Les échanges ont été vifs et notre municipalité a eu bien du mal à se justifier ainsi qu’à garder son calme, notre mairesse et l’une de ses adjointes semblant plus à l’aise dans le rôle d’agresseur verbale qu’elles interprètent fréquemment lors des réunions de conseil municipal plutôt que dans la situation d’élues interpelées par leurs propres électeurs !

Ainsi, après avoir encensé la qualité du Plan Local d’Urbanisme de 2008 lors des réunions publiques, voilà que madame la maire apostrophe les habitants : « Mais comment avez-vous laisser faire cela ? » …

En clair « comment les habitants ont-ils laissé l’ancienne municipalité classer ses terrains constructibles ? » …

En plus clair encore « Quand la vie communale se passe bien c’est grâce à moi ! Quand ça va mal c’est la faute de l’ancien maire ! » …

Cette rhétorique basique employée par notre première magistrate depuis le début de son mandat ne berne plus personne. En effet quand on vient de saborder la phase de concertation des habitants dans le cadre de la révision du PLU, on est mal placé pour critiquer la méthode employée en 2008 occasionnant une très large participation des habitants à sa création (Rappel : 50 réunions, 150 participants !).

L’urbanisme met fréquemment en opposition les intérêts des particuliers et l’intérêt collectif. Il n’existe pas d’autres solutions, pour surmonter cette difficulté, que de prendre le temps d’une large concertation et organiser la réelle participation des habitants aux décisions concernant notre avenir commun. En cela, la municipalité a failli ! Il lui faut désormais gérer des conflits… Il lui faudra en gérer bien plus encore lorsque les Chapareillanais, peu nombreux aux réunions publiques, réaliserons ce qui les attend dans les 12 prochaines années (220 logements et 550 habitants en plus !).

Il serait bon que l’on s’intéresse de près aux orientations du PADD que la municipalité s’apprête à proposer au vote d’un prochain conseil municipal.

 

Jean-François RICCI