ACTIPOLE du GRANIER : Pari gagné ?

Les pelleteuses sont entrées en action. Rapidement, brises roches, pinces de tri et godets, ont transformé le site TYCO/PRONER en chantier de déconstruction. Le béton est broyé, calibré, il sera réemployé en remblai. La ferraille sera valorisée en aciérie. Divers matériaux de démolition quittent, camion après camion, ce site industriel qui a marqué l’histoire économique et sociale de Chapareillan. Oubliée l’épopée de cette usine familiale inaugurée le 28 avril 63 ? Oublié l’épisode COMATEL ? Oubliée la triste histoire TYCO et les 260 travailleurs licenciés par la recherche de profit maximum d’un fonds de pension américain ?

Lorsque la communauté de communes du Pays du Grésivaudan a pris en main la destinée de la dépouille de TYCO ELECTRONIC, nous étions plus d’un à craindre un manque de volontarisme pour mener ce site vers une renaissance. La coopération intercommunale montre, une fois encore, son efficience. La transaction confiant ce tènement aux bons soins d’un promoteur spécialisé a donné des résultats inespérés. Le lieu accueille aujourd’hui des entreprises et des emplois, le super marché en cours de construction constituant la plus spectaculaire illustration de la requalification de cette partie de la zone d’activité de LONGIFAN.

Bien sûr, nous pouvons regretter que l’essentiel de la surface de cette ancienne usine ne soit pas consacrée à une activité industrielle innovante mais ne nous y trompons pas, cette évolution n’est pas le fruit du hasard, il a fallu travailler dure et batailler ferme pour que Chapareillan ne devienne pas une friche économique «à la Picarde». Pour en arriver là, les élus de Chapareillan qui ont représenté la commune au sein de la communauté de communes dans les années 2000, ont fait un travail discret mais ardu. Rendons leur hommage et déplorons, aujourd’hui, que notre commune souffre du désintérêt porté à l’intercommunalité par la municipalité. Les absences notoires des élus de la majorité municipale dans les différentes commissions intercommunales sont remarquées et enregistrées dans les comptes rendus.

Bon nombre de Chapareillanais ont dû ressentir une certaine émotion à la vue du hall d’entrée de l’usine PRONER tombant sous les adroites manœuvres des pelleteuses… Combien sont-ils encore parmi nous à avoir franchi ce seuil pour entrer dans la vie professionnelle ? Un symbole de l’époque glorieuse et révolue du plein emploi vient d’être broyé. Gageons qu’une nouvelle économie y voit le jour et que le pari d’ACTIPOLE DU GRANIER soit gagné !

 

Jean-François RICCI