Archives Mensuelles: mars 2020

L’inventeur

« – Quand ch’rais grand, pépé, ch’rais inventeur ! J’inventerais des choses pour les gens !

-Mais que veux-tu inventer qui n’existe pas déjà ? dit le grand-père à son petit fils qui venait d’évoquer son avenir avec un air sérieux.

-Ben ! ch’ais pas moi, des choses, des machines, des inventions quoi ! …Tiens, j’inventerais un avion/fusée pour aller visiter les planètes, la Lune, Mars, Vénus, partout dans l’univers j’irai voir les gens, les Luniens, les Martiens, les Vénusiens, pour voir comment ils vivent, si leurs enfants ont des devoirs à faire, s’ils se lavent les oreilles avec des coton/tiges, s’ils mangent de la soupe…

-Et s’il n’y avait pas d’habitants sur ces planètes ? dit le vieux.

-Ben si ! Y’ en a surement ! p’tète même qu’y a des monstres ! » dit l’enfant « Et moi sur mon avion/fusée j’aurais des super canons laser pour les tuer.

-En fait tu veux inventer la guerre inter planétaire !

-Ben ! Non pépé, tuer des monstres c’est pas faire la guerre, c’est pas des gens les monstres !

-Et si les monstres, comme tu le dis, c’étaient des gens, mais des gens pas comme nous et qui vivent dans une autre planète.

-J’sais quand même faire la différence entre les gens et les monstres, quand même !

-Et comment tu fais cette différence ? as-tu déjà vu un monstre, en vrai ?

-Meuh non, j’en ai jamais vu en vrai… Mais dans mes rêves, oui, j’en ai vu !

-Et tu les as tués ?

-Ben non ! J’avais pas de canon laser.

-Dans tes rêves il n’y a pas de canon laser pour tuer les monstres ? C’est nul des rêves comme ça !

-C’est pour ça, Pépé, que je veux devenir inventeur, pour qu’il n’y ait plus de monstres dans les rêves des enfants… »

Communication d’une militante d’ATTAC: J’ai aimé, je partage

Premiers de cordée

 

C’était dans un État, appelé Macronie,

Les premiers de cordée en étaient les génies,

Les forces vives, les guides irremplaçables,

A la vie du pays, seuls indispensables.

Méritant largement tout l’argent qu’ils gagnaient

Pensant que la richesse, c’est eux qui la créaient.

 

Bien au chaud dans leur bulle, entre gens honorables,

Ils n’avaient pour les autres qu’ignorance confortable.

Chauffeurs d’autobus, infirmières et caissières,

Agents de propreté, postiers et boulangères,

Ouvriers, ouvrières, agents électriciens …

Fondus dans le décor, tous ces gens n’étaient rien.

 

Ils s’habillèrent de jaune, aux ronds-points c’est pratique,

Pour être bien visibles, discuter politique,

Réclamant bêtement plus de services publics,

Complètement impensable en bonne république !

Ils avaient grand besoin surtout d’être écoutés,

Trouver la dignité et la fraternité.

Dangereux extrémistes, casseurs, activistes,

Tel fut leur portrait dans la presse macroniste.

 

Mais par un jour de mars, la surprise arriva,

Le coronavirus montra qu’il était là.

Beaucoup furent atteints, la peur se répandit,

Macronie débordée par cette épidémie :

Même les plus puissants pouvaient être touchés,

L’économie souffrit, affolés les marchés !

Il se passa alors un phénomène bizarre,

La corde changea de sens, vraiment pas par hasard.

Une sorte de tête-à-queue, un beau changement de pied,

Les derniers de cordée furent alors les premiers !

On vit que c’étaient eux les vrais indispensables.

Grâce à eux le pays restait encore vivable.

Chauffeurs d’autobus, infirmières et caissières,

Agents de propreté, postiers et boulangères,

Ouvriers, ouvrières, agents électriciens …

La parole macronienne s’y adapta très bien.

Ils furent encensés :  modèles de dévouement !

Alors pour les soignants ? plus de lits, plus de gens ?

Que nenni ! des paroles et des encouragements,

Sur un ton pénétré, ce sera suffisant.

De son PC de guerre : « Mes chers compatriotes,

Les services publics sont notre bien commun,

La solidarité est notre seul chemin.

Et Bla et Bla et Bla et surtout blablabla…

 

Moralité : Ce « nouveau » président croit-il vraiment tout ça ?

A vous de le penser ou de n’y croire pas !

Si vous êtes sceptiques, ne baissez pas les bras,

On ne lâchera rien confinement ou pas.

Le combat continue, Attac est toujours là !

 

Quelou – 20 mars 2020

LE TRIOMPHE !

Les électeurs Chapareillanais renouvellent largement leur confiance à Martine VENTURINI pour administrer la commune jusqu’en 2026. Le score obtenu par la Maire sortante indique que cette élection-là lui était acquise inexorablement quels que furent ses adversaires !

Le taux de participation (56,64 %) est nettement plus faible qu’en 2014 (70,21%), année marquée par une très forte participation, le record étant atteint en 2008 (71,34%), la moyenne habituelle se situant aux environs des 60%.

La crainte du virus a pesé plus fort sur la participation (56,64 %) que le désintérêt porté, par exemple, aux élections européennes en 2019 (58,61%).

Je m’étais livré, à cette occasion, à une répartition sommaire des votes exprimés au scrutin européen entre la droite (incluant LREM et l’extrême droite arrivé en tête avec 23%) et la gauche (incluant les écologistes). Cela permettait une approche très approximative de l’électorat Chapareillanais mais une indication quand même. Chapareillan vote majoritairement à droite et ce n’est pas nouveau. Les résultats de l’élection municipale du 15 mars dernier le confirment si l’on veut bien considérer que les listes en présence reflétaient deux tendances politiques :

La droite dure incarnée par CHAPAREILLAN 2020 au regard d’un mode de fonctionnement clanique instauré par les élus sortants entre 2014 et 2020, une atteinte brutale à toute forme de démocratie ; au regard aussi de la priorité absolue donnée à l’entreprenariat privé au détriment de la cohésion sociale… Un libéralisme assumé.

La gauche représentée par ALTERNATIVE CHAPAREILLAN proposant un engagement fort pour la défense de notre environnement et surtout l’instauration de la démocratie participative.

Attention ! Il ne s’agit là que de mon analyse. Il est évident qu’il y aura, dans les deux camps, des personnes qui revendiqueront leur neutralité politique. On me rétorquera aussi que les municipales « Ce n’est pas pareil ! », que la plupart des listes sont « apolitiques », qu’au niveau communal « il n’y a ni droite ni gauche » … Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. Cette élection était perdue d’avance pour la liste Alternative Chapareillan dans la mesure où elle a mis en avant des valeurs de gauche dans une commune qui vote majoritairement à droite !

1276 électeurs chapareillanais se sont exprimés le 15 mars 2020, soient 235 de moins qu’en 2014.

La liste menée par Jean MIELLET (427 voix) a glané moins de suffrages que Daniel BOSA, maire sortant en 2014, qui perdit les élections pour moins de 100 voix (674 voix pour « Énergies Chapareillan contre 773 à « Chapareillan 2014 »).

Martine VENTURINI (824 voix) récolte, en 2020, 51 voix de plus qu’en 2014.

On compte 427 abstentionnistes de plus mais l’écart entre les deux listes est tel (397 voix) qu’il ne sert à rien de se demander pour qui ses abstentionnistes auraient voté si ce satané virus n’avait pas frappé la France.

Les manquements aux règles élémentaires de notre démocratie, les promesses électorales non tenues, l’autoritarisme de notre Maire, l’iniquité entre les associations, l’ostracisation de tout opposant, ne constituent donc pas, pour 824 chapareillanais, des raisons suffisantes pour changer de majorité municipale. Dont acte !

Les perdants pourraient alors parler et reparler de communication politique, de qualité des documents électoraux, de contenu des programmes, de stratégie de campagne, de caractérisation de l’électorat… Tout cela est inutile. Cette élection était perdue d’avance. Ils n’ont donc rien à regretter.

L’expérience d’une campagne électorale est inoubliable, que l’on gagne ou que l’on perde ; elle permet de bien appréhender son environnement social. Pour l’environnement naturelle, en effet, nous avons tous notre propre regard.  Désormais les yeux de tous les candidats qui ont fait campagne voient aussi, au-delà des seuils de portes et au travers des rideaux d’isoloirs, la réalité de la société humaine qui les entoure.

Reconquérir la mairie de Chapareillan pour les démocrates n’est pas un GRANIER mais plutôt un EVEREST ! Alors, dès la fin du confinement décrétée par le gouvernement, chaussez vos godillots et à l’entrainement !

ÉLECTIONS SOUS TENSION

ÉQUATION

Appel à tous les mathématiciens de la terre, voici de quoi occuper les mouflets confinés à la maison pour cause de virus. Une équation simple à poser sur le papier et un peu compliquée à résoudre :

  • Une planète magnifique, ses ressources naturelles épuisées, ses espèces vivantes en voie d’extinction, son climat en plein réchauffement, sa biodiversité appauvrie, etc.
  • Des humains en nombre croissant, aspirant à un mode de vie confortable et consumériste « à l’occidentale », militant pour les droits humains ici, terrorisant et massacrant les peuples là.
  • Un système économique auto-contraint à la croissance et au développement sous peine de crise majeure, engagé dans le progrès technologique jusqu’à l’absurde et l’inutile.
  • Une puissance financière arc-boutée sur la recherche du profit, enrichissant démesurément quelques ploutocrates, réduisant à la pauvreté tant d’autres gens.
  • Et puis ! Un tout petit virus, parmi les plus petits éléments présents sur terre, extrêmement contagieux, mortel aussi, qui met tout ce gros système en péril…

Il vous est demandé de calculer ce que nos enfants et petits-enfants s’apprêtent à vivre dans la décennie qui vient.

Cela fera bien de l’occupation jusqu’à la fin de la pandémie !

PAS TROP LOIN QUAND MÊME !

Le slogan électoral de la liste de notre Maire sortante interpelle quand on jette un regard rétrospectif sur le mandat qui s’achève :

« La volonté d’aller encore plus loin » !

Aller plus loin que le rejet de la minorité municipale ? L’impossibilité pour ces cinq élus de participer à la vie municipale ! L’interdiction pour eux de tenir réunions et permanences dans un local communal ou de publier une tribune libre dans le bulletin municipal ! 47% des Chapareillanais privés de leur représentation ! Une minorité municipale qui a pourtant voté pour la plupart des délibérations proposées par la Maire et qui n’a donc pas constitué une réelle opposition. Aller plus loin que cela c’est quoi ? C’est faire asseoir les élus minoritaires dans le couloir ou sur le perron de la mairie ou les inviter, comme cela a été fait en 2014, à rester chez eux !

Aller plus loin que la suppression des commissions municipales ? Aucun compte n’ayant jamais été rendu au conseil municipal sur le travail des élus ! L’empêchement de tout débat au conseil municipal ! Des invectives répondant aux questions des élus minoritaires ! Aucun élu, y compris de la majorité sortante, n’ayant été autorisé à exprimer un avis en six ans ! Plusieurs d’entre eux ayant démissionné ! Les séances du conseil municipal battant des records de brièveté (en moins de 30 minutes parfois). Aller plus loin que cela c’est de ne plus réunir le conseil municipal ?

Aller plus loin que l’instauration d’un clanisme* intraitable ? Bannissant tout habitant n’ayant pas porté allégeance à la majorité municipale ! Favorisant quelques associations « amies », menaçant les autres de disgrâce ! Supprimant, dans les premières semaines du mandat, le projet social des habitants, licenciant le personnel, stoppant les projets avec les jeunes, pour leur proposer, aujourd’hui, d’aller se divertir à Pontcharra ou de s’abriter dans un bungalow de chantier plutôt que sous les abris bus !

Aller plus loin que la suppression du service communal de portage de repas aux personnes âgées ? Promettre aujourd’hui, comme en 2014, une maison de retraite par pure démagogie, un nouveau service de téléalarme déjà existant depuis plusieurs décennies !

Aller plus loin que les mensonges aux contribuables sur l’état des finances communales ? Réunion publique et tracts à la population annonçant la ruine de la commune en 2014 ! Emprunter plus de 400 000 € dès 2015, obtenir la note de 7 sur 20 par « L’ARGUS DES COMMUNES » sanctionnant l’état des dépenses budgétaires !

Aller plus loin que de faire arracher à des employés communaux les affiches électorales de la liste adverse ? Plus loin que tout cela c’est où ? Dans l’un de ces pays totalitaires* dont les élus autoritaristes* font la UNE de l’actualité internationale ?

N’allons pas trop loin quand même ! Si le totalitarisme était une solution pérenne d’organisation de la société, l’histoire l’aurait démontré :

Depuis la libération où l’on vit hommes (la pétoire à l’épaule), femmes (les bras chargés de fleurs) et enfants (portant fièrement des fusils en bois), défilant dans le village, prêts à bâtir la paix, prêts aussi à passer l’éponge sur les salissures laissées par le comportement peu glorieux de quelques familles. Jusqu’à la première femme maire de Chapareillan plaçant un sacré caillou dans la chaussure du féminisme en bafouant les règles élémentaires de la démocratie. Nous avons plutôt connu, à de rares exceptions près, des municipalités qui recherchaient le consensus entre les opinions divergentes des administrés :

Jean EHRARD (Maire 1977/1983, 1989/1995, conseiller municipal 1995/2001) ouvrant les commissions municipales aux habitants pour palier à l’absence de minorité municipale élue.

Christian CUGNIOLIO (Maire adjoint 1989/1995, maire 1995/2001) me confiant qu’il passait plus de temps avec les « emmerdeurs n’ayant pas voté pour lui » par souci d’équité.

Daniel BOSA (Conseiller municipal 1995/2001, maire 2001/2008 et 2008/2014) mettant fin à la guerre entre écoles publiques et privées et fondant le conseil municipal d’enfants lorsqu’il avait la charge de la commission scolaire, exerçant un premier mandat de Maire en 2001 avec une opposition particulièrement agressive (CHAPA Autrement) admise quand même à participer au travail des commissions ainsi qu’au débat budgétaire, fondant le projet social des habitants et accueillant des dizaines de personnes dans les commissions municipales au cours de son second mandat entre 2008 et 2014.

De tous temps, on le voit, l’histoire contemporaine de notre village s’est honorée de la volonté des maires à rechercher la concorde plutôt que la discorde. Le mandat qui s’achève restera-t’il une exception ?

 

Jean-François RICCI

Glossaire extrait du dictionnaire destiné à aider à la compréhension de ce texte :

Autoritarisme : Tendance de quelqu’un à abuser de son autorité…

Totalitarisme : Régime dont les pouvoirs appartiennent à un parti unique qui ne tolère aucune opposition…

Clanisme : Organisation sociale reposant sur un clan…

LA RÉVISION DU PLU

L’organisation collective de notre territoire est plutôt ressentie par les propriétaires comme une contrainte, une intrusion dans les « affaires de familles ». Le Plan Local d’Urbanisme est effectivement destiné à préserver l’espace commun dans l’intérêt collectif, ce qui ne va pas toujours dans le sens des intérêts particuliers et des spéculations privées.

Que diriez-vous d’une municipalité qui délègue l’organisation de l’urbanisme de la commune à des promoteurs privés sans se soucier de l’intérêt communal ?

La révision du PLU est donc d’une importance primordiale pour la commune, toute décision prise impactant notre territoire pour une génération tout entière en termes d’aménagement bien-sûr mais aussi et surtout en termes de dépenses publiques. Vous le savez, la constructibilité du terrain d’un particulier, engage la responsabilité de la collectivité tout entière, quant aux équipements collectifs à fournir. Routes, réseaux (assainissement, eau potable, énergies, etc.) sont, dans la plupart des cas, dus par la commune et donc payés par les contribuables. Plus on accorde de permis de construire plus on engage de dépenses d’investissement. C’est pour cela, probablement, que parmi les intentions du PLU, il y a la volonté de diminuer les surfaces constructibles ?

Que doit-on penser, alors, de la décision prise par la Maire de Chapareillan de repousser la révision du PLU ? Une étude supplémentaire sur les risques naturelles était-elle indispensable alors qu’un Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) est effectif depuis de nombreuses années ? Je ne le crois pas. L’émergence d’une multitude de projets de lotissement (Prés de 10 dont 3 dans les hameaux de montagne), la construction prévue d’une bonne cinquantaine de maisons, laissent plutôt penser que de nombreux propriétaire se pressent de déposer des dossiers dans la crainte que le PLU, une fois révisé, ne rendent leurs terrains inconstructibles à jamais. Le temps des affaires est-t ’il commencé ?

On peut très sérieusement se poser la question, à la lecture du programme électoral de la municipalité sortante :

  • Le projet de l’avenue du GRANIER, s’il n’est pas maitrisé par la commune, peut générer un très gros projet immobilier, impactant le centre du village sans apporter de plus-value pour la collectivité. Monsieur l’adjoint à l’urbanisme sortant aura fort à faire s’il est réélu.
  • Un foyer/logement privé pour personnes âgées offrirait probablement une solution d’accueil pour nos anciens, à la condition qu’ils en aient les moyens car ce genre de projets immobiliers spéculatifs n’a pas de vocation sociale. Encore faudrait-il que ce projet, très électoraliste, ne sombre pas dans l’oubli comme celui de 2014
  • Un espace de travail partagé dans la forêt communale, peut paraître séduisant. Il a déjà reçu, depuis de nombreux mois, le soutien de notre Maire sans que le conseil municipal n’en soit d’ailleurs informé. Mais lorsqu’on apprend que le projet en question serait situé au plateau de LA PUCE, en pleine zone naturelle, on se demande où s’arrêtera cette frénésie de privatisation de notre espace public.

Ce ne sont bien-sûr que des intentions électorales et madame la maire prend, elle-même, la précaution de nous mettre en garde contre les « nouvelles promesses » dans l’éditorial de son programme. Sur ce sujet-là nous pouvons la croire et lui reconnaître ce talent, le programme électoral de 2014 a été occulté en grande partie.

Selon le résultat des élections municipales, l’urbanisation de notre territoire serait donc confiée aux entrepreneurs et aux investisseurs. Il resterait à souhaiter que le tribut à payer ne soit pas trop lourd pour les contribuables.

Jean-François RICCI

 

LES INTENTIONS DU PADD

Les orientations décidées par une municipalité, lors de la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) conditionne l’avenir d’un village. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) est le document dans lequel sont exprimées les intentions pour Chapareillan. Je vous parle de ce document car la municipalité est très discrète sur son contenu, comme gênée. La lecture du PADD de Chapareillan dévoile effectivement quelques intentions vertueuses :

  • Diversifier la ressource en eau potable
  • Créer une « Maison des Jeunes »
  • Développer les services aux personnes âgées
  • Dynamiser le centre du village et ses petits commerces
  • Favoriser ou préserver l’architecture traditionnelle, etc.

Sur ces cinq points précisément, la lecture du document dressant le bilan de mandat de notre municipalité sortante indique-t ’elle si l’on a engagé des actions correspondant à ces intentions ? A vous de lire ! Mais je peux vous indiquer que vous n’y trouverez aucune cohérence entre intentions et réalisations ! La réalité est toute autre :

L’eau potable est une denrée précieuse. Chapareillan a cette chance de profiter du débit important de la source des Eparres. Les travaux de réalisation de la microcentrale hydroélectrique ont permis d’en protéger le captage et de rénover la canalisation principale traversant la forêt et alimentant le village en eau potable après turbinage pour la production d’électricité. Est-ce que la privatisation, en cours, de notre service des eaux rendra possible la diversification de la ressource ? Est-ce que le service des eaux désormais intercommunal sera suffisamment attentif à ce captage de montagne sensible ? Il faudra que les élus chapareillanais de demain soient enfin présents et actifs au sein de la communauté de commune pour veiller à ce que notre source ne soit pas exploitée à notre détriment.

La création d’une maison des jeunes est une idée émise par des habitants lesquels savent bien qu’une jeunesse désœuvrée et inoccupée peut perturber considérablement la tranquillité des citoyens. Ce n’est pas pour rien que plusieurs municipalités ont œuvré durant des années pour parvenir à la fondation du projet social des habitants lequel incluait des actions avec les jeunes. Plutôt que de saborder cette initiative il aurait fallu la soutenir et l’aider à se développer. L’association « La Maison des Habitants » existe toujours statutairement, elle est tenue en sommeil par ses anciens administrateurs dans l’attente d’une probable dissolution. Relançons cette association ou créons une nouvelle Maison Pour Tous. « Exporter » nos jeunes à Pontcharra ou leur attribuer un container comme local de rencontre (programme électorale de CHAPAREILLAN 2020) n’est certainement pas digne de notre jeunesse.

La question du développement des services aux personnes âgées a-t-elle trouvé une réponse quand la municipalité a supprimé le service communal de portage des repas au domicile des personnes âgées, isolées, ou souffrantes ? L’entreprise privée à laquelle on a concédé la préparation et la livraison des repas n’est pas en cause, les repas sont copieux et savoureux. Mais la qualité de ce service était essentiellement constituée par l’humanité des employés communaux qui en avaient la charge. Nombreuses sont les familles qui peuvent témoigner aujourd’hui de l’importance d’avoir quotidiennement une personne de confiance qui rend visite aux personnes fragilisés par la vieillesse ou la maladie, ouvre le réfrigérateur pour y déposer le nouveau repas et vérifier si le précédent a bien été consommé, si aucune denrée alimentaire inconsommables ne s’y trouvent, prends le temps de glisser un mot gentil, une parole d’encouragement, prévient les familles si quelque-chose cloche, etc. Nous avons vécu avec la privatisation de ce service un véritable acte d’inhumanité révélateur de l’état d’esprit d’une municipalité et son discours démagogique proposant par exemple en 2020 un service de téléalarme (il existe depuis plus de 25 ans !) ou un projet privé de foyer/logement (déjà promis en 2014 !).

L’implantation d’un supermarché dans la zone d’activité de LONGIFAN apporte un grand service aux consommateurs et constitue probablement la forme moderne et incontournable du commerce de proximité. Mais en quoi cela redynamise -t’il le centre du village ? Prenez l’exemple du distributeur automatique de billets qui constituait une demande très insistante de nos commerçants, sont-ils satisfaits aujourd’hui par le DAB situé dans le hall d’entrée du supermarché ?

Pour redynamiser le centre du village et tenter de sauver nos commerces de proximité, il aurait fallu :

  • Reprendre le projet de requalification des espaces publiques issu d’une étude réalisée sous le mandat précédent. Aménager la place de la mairie, redéfinir les circulations piétonnes…
  • Faciliter l’installation d’un café associatif (plutôt que de l’empêcher !).
  • Encourager la création d’un marché de producteurs locaux devant la maison de l’agriculture en collaboration avec le mouvement des AMAP et les syndicats agricoles. Susciter même la fondation d’un point de vente de produits fermiers au rez-de-chaussée de ce bâtiment emblématique très peu utilisé.
  • Accueillir les touristes par une borne d’information (déjà promise en 2014) mais aussi un point d’eau potable correct pour cyclistes et « camping caristes », des panneaux aux entrées du village dignes, une coordination entre les différents prestataires…
  • Maintenir les animations de centre-ville, vide-greniers, fêtes de villages, foire agricole et marché forain…
  • Créer des points d’animation pour le réemploi et le recyclage (Boites à livres, espace « je prends, je donne », etc.).
  • Soutenir les initiatives de micro-jardins potagers collectifs prises par « PAUSE PARTAGE ».
  • Dans le domaine de l’hygiène et de la propreté : Engager une concertation avec les propriétaires de chiens d’appartements pour solutionner l’infection causée par les déjections canines, utiliser les moyens mécaniques de désherbage en notre possession pour nos bordures de trottoirs, etc.

Quand à la préservation de l’architecture traditionnelle, passait-elle par la vente d’un patrimoine millénaire comme le presbytère de BELLECOMBE qui laisse les habitants du hameau de La Ville inquiets sur le devenir du VIEUX CLOCHER.

Toutes ces initiatives seraient peu coûteuses et parfaitement réalisables sans aggraver la note de 7 sur 20 attribuée à la gestion communale de Chapareillan par le site Internet « L’ARGUS DES COMMUNES ». Vous aurez noté, aussi, que bon nombre de ces idées s’appuient sur la volonté des habitants, cette énergie humaine inépuisable et gratuite. Il reste à souhaiter que la prochaine municipalité soit à l’écoute de tous les habitants sans discrimination, que les commissions municipales soient reconstituées, que les chapareillanais puissent y exprimer leurs aspirations. Il reste surtout à espérer que les promesses électorales soient tenues. Les prochaines élections municipales exhausseront-elle ces vœux ?

TROP FORTS !

Nos élus sont trop forts ! Je me dis parfois : « Nous ne les méritons pas ! ».

Prenez Daniel BOSA… Il est trop fort ce Daniel : Il perd les élections en 2014, il se retrouve dans un groupe minoritaire de cinq malheureux élus mis à l’écart de toute vie municipale par le mode de fonctionnement totalitaire de la municipalité…Et bien ! la commune de Chapareillan trouve le moyen de réaliser l’essentiel du programme d’investissement qu’il avait prévu, lors des dernières élections municipales, avec sa liste « Énergies Chapareillan » (Microcentrale hydroélectrique, Espace petite enfance, Programme de requalification des espaces publiques, troisième tranche de la Z.A., etc.) … C’est quand même fort !

Mieux encore, il prévoit dès 2012 un plan de désendettement de la commune (après le gros investissement de l’école élémentaire) ramenant la dette par habitant aux environs de 750 €… PAF : Le bilan de la municipalité annonce 753 €. Vous n’allez pas me dire qu’il n’est pas fort ? Cela mérite même le CÉSAR de l’ubiquité récompensant l’élu dont le programme électoral se réalise… Sans lui… Alors qu’il est dans son jardin à cultiver des fraises et des poireaux !

Prenez aussi notre Maire… Elle est drôlement forte : Elle présente un chouette bilan de mandat dans lequel elle revendique, entre autres réalisations, la mise en place du 1er conseil municipal d’enfants alors que cette initiative est née il y a plus de 20 ans !!! Je connais plus d’un jeune de Chapareillan, ayant été parmi les premiers écoliers élus qui viennent de s’en étrangler d’indignation.

Encore plus fort ! Il apparait, dans le bilan des travaux, un remplacement de conduite d’eau dans une rue dont les habitants et riverains n’ont pas vu le chantier se réaliser ! Du coup, ils sont allés voir devant chez eux si des travaux avaient été fait dans la nuit… Aucune trace !

Aucune trace non plus, dans ce bilan, des projets électoraux de la liste « Chapareillan 2014 », il n’y avait pourtant pas pléthore : Le marché du week-end ? Le programme de rénovation du patrimoine ? Le projet de maison de retraite ? L’amélioration de la voirie ? La défense des intérêts de la commune dans la communauté de communes ? Le cadre naturel, les espaces sensibles protégés, les chemins ? Le projet d’urbanisme ? L’équité entre tous les habitants ? … Continuer l’inventaire des manquements à la parole donnée m’épuise. Tout ce beau programme électoral, disparu dans un chapeau de magicien, cela mérite bien un MOLIÈRE !

Du coup on compte sur les candidats. Sont-ils forts les candidats ?

Eh bien oui ! Ils le sont. Ils sont forts parce qu’ils s’engagent dans un projet collectif pour le village, parce qu’ils ont le courage d’affirmer leurs envies, leurs aspirations, leur vision de notre avenir commun. Je respecte les candidats mais j’attends d’eux qu’ils tiennent leurs promesses. C’est un service à rendre à la politique qui souffre d’une si mauvaise image de marque auprès des Français. Les Chapareillanais ont de la chance, deux bonnes listes se présentent à leurs suffrages, tant de communes souffrent d’un manque de candidatures. Que chaque candidat sache que tenir les engagements pris est une marque de respect due aux électeurs.

Et les électeurs précisément ! est-ce qu’ils sont forts ?

Ce que veulent les Chapareillanais c’est vivre tranquillement, dans les meilleures conditions possibles, en harmonie avec leur environnement qu’il soit humain ou naturel. Cela dépend en grande partie de leurs représentants au conseil municipal : La réalisation des équipements collectifs, les taux d’imposition, l’organisation de notre vie sociale, le développement durable, etc… Mais cela dépend surtout de nous et de notre aptitude à voter pour des candidats qui défendent le programme électoral le plus adapté à notre désir de vie. Il nous appartient donc d’évaluer ce qui a été promis et de le comparer à ce qui a été fait par les élus sortants. Il convient aussi de juger la capacité d’une équipe municipale à faire régner la concorde plutôt que la discorde, à respecter équitablement toutes les opinions, tous les habitants, les règles élémentaires de la démocratie, gérer les finances communales sans mentir aux contribuables, parce que c’est tout cela qui génère la tranquillité d’un village.

Eh bien ! Les électeurs qui feront cela le 15 mars et qui voteront en conscience selon ces critères là… Ils seront trop forts ! Ils mériteront l’ Oscar de la citoyenneté !

Jean-François RICCI