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L’allée du Granier

Ce blog s’est fixé comme mission d’attirer régulièrement l’attention des Chapareillanais sur le programme électoral plébiscité, en mars dernier, par 65% des électeurs. Arrêtons-nous, par exemple, sur le projet de l’allée du Granier, issu d’une étude d’urbanisme commandée par la commune dans les années 2000, qui apparait dans le programme électoral de CHAPAREILLAN 2020 (page 11) sans que jamais on en ait entendu parler au conseil municipal ces six dernières années.

Cette étude précédait les aménagements de la rue de l’ Épinette. Christian CUGNOLIO (maire adjoint 1989/1995, Maire 1995/2001) grand maître d’œuvre de ces travaux avait souhaité une vue d’ensemble et une vision d’avenir afin de faire réaliser les investissements coûteux de réseaux et voiries dans le centre du village à bon escient. Le cabinet d’urbanisme engagé, avait suggéré le désencombrement du centre du village et recommandait d’anticiper sa désertification commerciale annoncée. La solution proposée consistait à créer, entre la route départementale 1090 et le bourg, des axes latéraux pénétrant. Plusieurs phases distinctes pouvaient être programmées dans le temps. Parcourons ensemble l’axe principal du village, du nord au sud, à leur découverte.

La première phase est déjà réalisée, en partie : C’est le barreau de Clessant. Située entre l’avenue de Chambéry et la rue de Clessant, cette nouvelle voie permettrait de soulager la rue de l’ Etraz de bise, très étroite, des flux de circulation automobile, en desservant directement le secteur de Clessant, La ville, Le Carrel, etc. Si vous vous engagez dans le chemin de l’empereur depuis l’avenue de Chambéry et que vous regardez droit devant vous, vous visualiserez très bien cette voirie. Un vieux projet de lotissement dans ce secteur aurait pu faire avancer ce dossier mais la potentielle « inondabilité » de cette partie de la commune a endigué (si on peut dire) les ardeurs mercantiles des propriétaires de terrains et des promoteurs. C’était une époque où les lotissements ne sortaient pas facilement de terre contrairement à aujourd’hui !

En remontant l’avenue de Chambéry, on parvient au carrefour de la croix de mission (et du vieux pressoir). Cet emplacement aurait pu devenir le principal accès au pôle scolaire et à la salle polyvalente. Le chemin des écoliers empêchait d’envisager une circulation ordinaire autour du terrain de foot. Mais aujourd’hui, un magnifique parc de loisir ayant été aménagé au-delà du Rivasson et des courts de tennis, il est permis d’envisager tout aménagement et toute urbanisation du secteur du stade situé en zone constructible. Un lotissement, actuellement en cours entre l’avenue de Grenoble et la RD1090, aurait pu intégrer un barreau traversant, débouchant sur un rond-point, créant un maillage avec la zone d’activité de LONGIFAN au niveau du bassin de réserve d’eau pour la défense contre les incendies. L’accès sécurisé au super marché aurait pu, ainsi, être cofinancé par la commune et le promoteur (le département refusant de financer cet équipement).

Plus ambitieuse mais plus déterminante pour le centre du village : l’Avenue du Granier.

Pour bien situer ce projet, imaginez-vous place de l’église, tournez le dos à l’édifice (le seigneur ne vous en portera pas rigueur si c’est occasionnel !), que voyez-vous ? Un petit square sympa, quelques places de stationnement, des panneaux indicateurs, l’allée du Granier, etc. Et un peu plus loin, en vous dressant sur la pointe des pieds, que voyez-vous ? Un grand bâtiment industriel gris, tout neuf situé à l’angle de la Route Départementale 1090 et de la route de Francin, face au hameau des Gaillons ! Entre vous et ce bâtiment il y a l’une des dernières propriétés agricoles du village où nous allions, enfants, chercher du lait frais dans des bidons de fer blanc. Les deux derniers exploitants de cette grande et belle ferme, les frères METRAL, travaillaient aussi la vigne contribuant à la sauvegarde du vignoble du Grésivaudan. C’est ici que s’aménagerait l’avenue du Granier.

Le but de ce projet est de :

  • Soulager le centre du village de la circulation très dense vers les hameaux de montagne, via la rue St Roch et le chemin de sable.
  • Absorber le trafic touristique, très important l’été vers le col du Granier.
  • Permettre la desserte de la chartreuse pour les poids lourds (livraisons, transports de grumes, etc.).

Cette nouvelle voirie permettrait aussi de sécuriser l’accès à la route de Francin sur la RD1090 et de soulager la rue de Bellecour d’un flux de circulation pour lequel elle n’est pas adaptée.

Le très beau bâtiment industriel se trouvant là (à vendre ou à louer depuis des mois) pourrait même constituer, après acquisition, un équipement communal festif et événementiel, laissant à la salle polyvalente sa vocation sportive et périscolaire !

Il s’agit là d’un projet majeur pour notre village. Il est inscrit au programme de notre municipalité. Verra-t ‘il le jour ou restera-t ’il inscrit sur le beau papier glacé d’un document électoral ?

Plusieurs écueils se présentent en effet :

  • A trop désencombrer le centre du village est-ce qu’on n’accélère pas sa désertification commerciale en déplaçant la zone de chalandise ?
  • Il faut acquérir le foncier, aménager les voiries et les réseaux, financer le rond-point puisque le département refuse de le faire. Martine VENTURINI ayant clairement exprimé son intention de ne pas réengager la commune sur le chemin de l’endettement. Comment finance-t ’on alors cette réalisation ? Ne serions-nous pas contraints d’engager une opération immobilière sur les terrains nouvellement desservis, dégageant suffisamment de plus-value pour compenser ce gros investissement ?
  • Quel accueil serait réservé à ce projet par les riverains. Nul ne peut être enchanté, en effet, par l’idée de voir construire une avenue bordée d’immeubles sous ses fenêtres.
  • Ce tènement foncier n’est-il pas déjà convoité par quelques promoteurs soucieux de leurs propres intérêts plutôt que des intérêts communaux ?

Plus hypothétique et plus loin de nous dans le temps (Mais en matière d’urbanisme si l’on ne voit pas loin, on peut faire des bêtises) : Cette fois-ci vous êtes au carrefour sud, là où l’avenue de Grenoble rejoint la RD1090. Vous y voyez, sur la droite après la dernière maison du village, un terrain à vendre. Une nouvelle voirie pourrait ici rejoindre la route de Barraux, longeant le sud du lotissement de La Meunière. Ce scénario était envisagé pour le cas où les terrains situés dans ce secteur devenaient constructibles comme suggéré dans le SCOT. Il permettrait surtout de soulager, là aussi, le chemin des Isles de Coise et le chemin de La Meunière de la circulation des automobiles allant vers Barraux ainsi que les poids lourds allant vers les Ateliers du Granier.

Le secteur de l’usine de Servette est un secteur à enjeu urbanistique très fort. Ici se bâtiront un jour les habitations de nos enfants et petits-enfants. L’ancienne usine « des 100 jours », fleuron de la naissance de l’hydro-électricité dans la vallée pourrait même devenir un équipement culturel et patrimonial de premier ordre. N’est-il pas envisageable alors de proposer, un jour, aux entreprises qui occupent ce lieu chargé d’histoire de s’installer dans notre zone d’activité plus adaptée à leurs activités.

J’espère que vous avez apprécié ce cheminement virtuel sur l’axe principal de notre village et qu’à cette lecture vous comprenez l’importance des décisions prises ou à prendre par la municipalité. Tous les grands projets d’urbanisme, s’ils sont bien étudiés, aménagent notre territoire intelligemment dans un souci de bien préparer l’avenir de la commune. Ils ne se réalisent pas, en revanche, sans provoquer des réactions chez les riverains, effrayés par les nuisances probables durant les travaux et craignant que leur cadre de vie ne soit dégradé. Nous avons connu de tels craintes, par le passé, quand se sont aménagés, par exemple, le quartier des Béroudes, ou le quartier des Girards. Il a fallu réunir les habitants, beaucoup concerter, beaucoup échanger. Notre nouvelle municipalité y réussira-t’elle ?