Archives Mensuelles: mars 2018

BOUTIQUES ET BOUTIQUIERS

Notre municipalité possède un réel talent pour se positionner en limite extrême du respect de l’esprit de la loi. Je m’explique :

Fustiger les élus de la minorité municipale, rejeter systématiquement la réelle volonté des conseillers municipaux d’ « ENERGIES CHAPAREILLAN » de travailler pour la collectivité, refuser à ces élus l’accès à un local communal pour se réunir ou organiser des permanences, censurer l’idée même que la minorité puisse faire paraître un article dans le bulletin municipal, tout cela n’est pas vraiment illégal mais contraire à l’esprit de la loi électorale. Contraire aussi et même antinomique avec nos règles de vie commune en vigueur depuis la libération instaurant au rang de la probité des élus leur capacité à respecter et traiter dignement tous les habitants en toute équité quelque soient leurs opinions. La situation inverse constitue une porte entrouverte vers des situations politiques « à la turc » ou « à la russe », pour ne parler que des cas d’autoritarisme ayant les faveurs de l’actualité.

La loi définit, par exemple, le délit de favoritisme dans le domaine des marchés publiques. Mais elle ne punit pas le fait que certains bulletins municipaux fassent la promotion de commerçants et d’artisans locaux dans le but certainement de soutenir l’économie locale. Ces entrepreneurs, forts de leurs compétences, ont-ils besoin de ce genre de publireportage pour remplir leurs bons de commandes et satisfaire leur clientèle ? J’en doute.

La mairie, pour l’instant n’est condamnable en rien mais elle se trouve désormais dans l’obligation de publier le même genre d’article sur tous les artisans et commerçants de Chapareillan, sans exception, sous peine de se voir accuser de favoritisme par les administrés. Imaginez, en effet, qu’un entrepreneur chapareillanais s’assombrisse de ne pas avoir l’honneur d’un article dans le bulletin municipal et engage une procédure en instance contre la commune (une « injonction à faire » est vite obtenue !). Imaginez aussi qu’un concitoyen un peu bougon estime inadmissible que le budget communal serve à financer la publicité d’entreprises privées et « porte le pet » auprès des autorités de la république (on a déjà vu des courriers d’alerte émaner de la préfecture !). Imaginez enfin quel sort serait réservé, par le bulletin municipal, aux entrepreneurs apparentés à des conseillers municipaux ? Je n’ose même pas évoquer le cas de l’un de ses entrepreneurs favorisés par le bulletin communal et obtenant un marché avec la commune… Mais quel foutoir ! Qui donc a pu avoir l’idée saugrenue de ces publireportages dans le bulletin municipal ? Réponse : Un boutiquier ou une boutiquière !

Une commune peut en toute légalité éditer une liste des entreprises installées sur son territoire et la diffuser en prenant garde bien-sûr de n’y omettre personne. Je me souviens qu’au service d’urbanisme, lors du dépôt d’un permis de construire ou lors d’une demande d’autorisation de travaux, on se voyait remettre ce type de document dans le but de faire connaître les compétences et qualifications de nos artisans locaux. Une liste de l’ensemble des commerces et professions libérales de la commune a également existé et circulé.

L’esprit de la loi implique une extrême vigilance sur ce genre de libéralités qu’on accorde aux uns plutôt qu’à d’autres.

La promotion des entreprises locales ne serait-elle pas plutôt du ressort de l’association « CHAPAREILLAN DÉVELOPPEMENT » très « en vue » et particulièrement dynamique (fondée dans les années 2000 par des membres d’une autre association restée tristement célèbre « CHAPA AUTREMENT » pour succéder à la défunte Union Commerciale de Chapareillan), dont le but, défini par ses statuts, est bien de dynamiser la vie économique locale. Le bénéfice tiré des diverses animations organisées par cette association pourrait, en toute légitimité et toute régularité, financer diverses publications vantant les mérites de nos entrepreneurs locaux. Sinon à quoi servirait donc cet argent ?

A trop confondre la gestion d’une boutique et l’administration d’une commune voilà donc la municipalité contrainte de veiller à ce que chaque entreprise de CHAPAREILLAN soit traitée en toute équité par LES ÉCHOS DU GRANIER…. On sait donc ce qui sera proposé à la lecture dans le bulletin municipal d’ici la fin du mandat ! Passionnant non ?

Jean-François RICCI

LA CANONNADE

Exercice d’artillerie au conseil municipal : La grosse BERTHA (surnom donné à des obusiers allemands dirigés vers Paris durant la première guerre mondiale) pivote lourdement sur sa base et s’oriente vers l’objectif à atteindre, son fût encore fumant des derniers obus tirés monte et descend estimant l’éloignement de la cible… Chaque mise à feu est précédée d’un silence… Les artilleurs se concentrent en fermant un œil… Les élus de la minorité municipale font entrer leurs têtes entre leurs épaules s’attendant à une nouvelle salve… Eh boum ! En plein dans le mille ! Pour ce coup-ci c’est l’association « PAUSE PARTAGE » qui essuie la canonnade !

PAUSE PARTAGE est une association dont l’objectif est de recréer du lien social dans une société minée par l’individualisme… Pour madame la Maire « C’est l’opposition ! ».

PAUSE PARTAGE projette la création d’un café associatif pour créer un lieu d’échanges et de convivialité dans notre village… Pour madame la Maire « C’est une association qui sert des cafés ! ».

PAUSE PARTAGE sollicite depuis sa création de pouvoir disposer d’un local communal afin de développer des activités vouées au sens commun. Madame la Maire laisse cette association « à la rue » sur le même trottoir que la minorité municipale qui ne dispose d’aucune possibilité d’assurer des permanences et de se réunir.

PAUSE PARTAGE (l’association d’opposition donc et qui sert des cafés et qu’on laisse à la rue !) sollicite une subvention pour soutenir l’organisation d’une manifestation culturelle. Le budget prévisionnel de la manifestation en question valorise le travail fourni par les bénévoles. Les collectivités, en effet, fournissent aux porteurs de projets une liste de critères de subventionnement ainsi qu’un canevas pour rédiger les budgets prévisionnel. Il est demandé d’évaluer la mobilisation des habitants autour d’un projet et de valoriser le bénévolat.

Madame la Maire, dans sa logique clanique, trouve sa cible, vise et tire : « PAUSE PARTAGE veut payer les bénévoles !!! » Et voilà l’assemblée qui se met à dégoiser sur ces bénévoles qui veulent être payés, relayé dans la presse par le SUPPÔT de la mairie de Chapareillan : Le correspondant local !

Encore une occasion perdue de produire un soupçon d’intelligence collective… Il faut dire qu’à défaut d’intelligence personnelle l’exercice est compliqué… Las ! Le Président de l’association Pause Partage s’expliquera, les conseillers municipaux comprendront enfin, la subvention sera votée et la terre continuera de tourner… Que restera-t’il de cette nouvelle péripétie municipale ? Quelques bénévoles insultés par une accusation publique de veulerie ! De ces bénévoles qui s’impliquent depuis des dizaines d’années dans la vie associative ou dans la fonction municipale ! Des bénévoles dont l’honneur n’obtiendra probablement pas réparation de la part du quotidien régional auquel un droit de réponse est demandé !

Quelle bêtise que la canonnade ! Mais quand donc reviendra le temps d’une vraie vie municipale, avec des commissions qui travaillent avec les habitants, permettant à l’assemblée municipale de comprendre le sens des délibérations engagées et de voter sereinement en pleine conscience ?

Jean-François RICCI